M. Robert Pontillon attire l'attention de M. le ministre de la coopération et du développement sur les conditions dans lesquelles il aurait été répondu à une demande de coopération émanant de la Tunisie. Il semble, en effet, que le Gouvernement tunisien ait sollicité l'affectation de 150 volontaires du service national actif (V.S.N.A.) qui auraient été chargés d'enseigner le français en Tunisie.
Or, la France n'aurait été en mesure que d'en envoyer une trentaine, alors que l'on parle aujourd'hui de plus en plus de développer les formes civiles du service national. En conséquence, il lui demande de bien vouloir éventuellement lui confirmer ces faits et, le cas échéant, lui indiquer les mesures qui seront prises pour éviter qu'à l'avenir nous ne puissions satisfaire de telles demandes, portant ainsi préjudice à la diffusion et au rayonnement de la langue française.
Réponse. -Lors de son séjour en France en octobre 1989, le ministre tunisien de l'éducation nationale avait dans un entretien avec le secrétaire d'Etat chargé des relations culturelles internationales, M. de Beauce, exposé les grandes lignes d'un plan ambitieux pour faire face à la dégradation de l'enseignement de notre langue.
Ce plan s'appuyait sur une demande de 150 enseignants rémunérés par la France. Il supposait aussi un effort de notre part pour la formation des formateurs. Nos partenaires tunisiens avaient fait part de leur intention de procéder à une refonte des programmes, à une revalorisation des formations d'enseignants et au rétablissement de l'épreuve obligatoire de français au baccalauréat.
La réponse du ministre français a manifesté la volonté française d'aider à la formation des formateurs (par l'envoi d'une vingtaine de coopérants civils experts) tout en acceptant le principe d'un recrutement temporaire de coopérants de substitution sous forme deV.S.N.A. appelés à enseigner le français dans le secondaire (l'effectif souhaitable étant d'une centaine).
Malheureusement et malgré une prospection systématique notamment par voie de presse, seul une vingtaine de candidats V.S.N.A. se sont manifestés. Dès le 26 mars, à l'occasion de la tenue à Paris du comité mixte de coopération universitaire, le représentant du ministère des affaires étrangères a informé la partie tunisienne de la difficulté qu'il y avait à recruter en aussi grand nombre des candidats correspondant aux profils exigés (soit des titulaires de la licence, de la maîrise, du C.A.P.E.S. ou de l'agrégation de lettres, à l'exclusion de toute autre spécialité), tout en confirmant l'intérêt des autorités françaises pour un plan d'amélioration de l'enseignement du français appuyé sur un effort conséquent de formation des enseignants.
Le ministère tunisien de l'éducation, conscient de ces réalités, a fait parvenir en juin un " plan d'amélioration du rendement de l'enseignement du français dans les trois cycles de l'enseignement " et proposé de réunir à Tunis les 18 et 19 juillet une commission d'affectation des V.S.N.A. candidats et de recrutement de coopérants civils spécialistes de pédagogie, affectés, au sein d'équipes locales, à des projets novateurs d'enseignement de notre langue et de sa didactique, (treize postes proposés par la partie tunisienne et pourvus).
L'accent est ainsi mis, peut-être plus fortement qu'au départ, sur la préparation de l'avenir à travers la formation de formateurs - démarche au reste plus proche des orientations modernes de notre coopération au Maghreb. Ces spécialistes de haut niveau seront affectés à des projets spécifiques, dont on attend un fort effet multiplicateur.
D'autres types de moyens (sous forme par exemple de missions et de matériels) seront également mis en oeuvre à cette fin. Sans remettre en cause le principe et les orientations d'un plan important pour le renouveau de l'enseignement de notre langue, les deux parties ont à tirer en commun les conséquences d'un phénomène durable : la réduction en volume de la ressource que représentaient, pour notre coopération, les volontaires du service national spécialistes, sollicités par les besoins très divers.
Ce phénomène constitue une incitation supplémentaire à redéfinir les formes de notre coopération, de façon à donner aux moyens employés une efficacité maximale. Dans cet objectif, le ministère des affaires étrangères, soucieux de faire fructifier l'expertise française dans les domaines linguistique et pédagogique, poursuit une rénovation en ; sa didactique, (treize postes proposés par la partie tunisienne et pourvus).
L'accent est ainsi mis, peut-être plus fortement qu'au départ, sur la préparation de l'avenir à travers la formation de formateurs - démarche au reste plus proche des orientations modernes de notre coopération au Maghreb. Ces spécialistes de haut niveau seront affectés à des projets spécifiques, dont on attend un fort effet multiplicateur.
D'autres types de moyens (sous forme par exemple de missions et de matériels) seront également mis en oeuvre à cette fin. Sans remettre en cause le principe et les orientations d'un plan important pour le renouveau de l'enseignement de notre langue, les deux parties ont à tirer en commun les conséquences d'un phénomène durable : la réduction en volume de la ressource que représentaient, pour notre coopération, les volontaires du service national spécialistes, sollicités par les besoins très divers.
Ce phénomène constitue une incitation supplémentaire à redéfinir les formes de notre coopération, de façon à donner aux moyens employés une efficacité maximale. Dans cet objectif, le ministère des affaires étrangères, soucieux de faire fructifier l'expertise française dans les domaines linguistique et pédagogique, poursuit une rénovation en profondeur de ses types d'intervention.
Plus que de ressources humaines - même en langue française - les pays du Maghreb ont besoin d'acquérir des techniques et des méthodes susceptibles de valoriser le potentiel dont ils disposent. En liaison étroite avec les autorités tunisiennes. le ministère des affaires étrangères s'efforce de prendre en compte cette donnée pour développer avec la Tunisie, au bénéfice de la consolidation de la langue française, un nouveau type de coopération porteur d'avenir.
; profondeur de ses types d'intervention. Plus que de ressources humaines - même en langue française - les pays du Maghreb ont besoin d'acquérir des techniques et des méthodes susceptibles de valoriser le potentiel dont ils disposent. En liaison étroite avec les autorités tunisiennes. le ministère des affaires étrangères s'efforce de prendre en compte cette donnée pour développer avec la Tunisie, au bénéfice de la consolidation de la langue française, un nouveau type de coopération porteur d'avenir.