M. Jean-Jacques Hyest attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'application de la loi no 96-63 du 29 janvier 1996 et sur les conséquences qui s'ensuivront pour les associations intermédiaires, qui contribuent à la réinsertion des demandeurs d'emploi de longue durée rencontrant de grandes difficultés.
La loi précitée va obliger, à compter du 31 décembre 1998, à choisir pour la mise à disposition des demandeurs d'emploi, entre les particuliers, d'une part, et les entreprises, artisans et collectivités, d'autre part. Ces deux possibilités sont complémentaires et les associations intermédiaires auront encore plus de difficultés pour concrétiser, par l'emploi, leur action de réinsertion.
Elles n'auront plus la possibilité de les faire progresser de l'emploi chez les particuliers, première étape de la réinsertion, vers l'insertion en entreprise, pouvant se concrétiser par une embauche. De plus, elles seront rapidement en difficulté financière, ne pouvant plus " couvrir " leurs frais généraux.
Dans ce contexte, on propose, en alternative, aux associations intermédiaires, de créer des associations spécialisées pour intervenir auprès des personnes âgées et des entreprises d'intérim d'insertion (EII). Ces possibilités ne peuvent satisfaire que les chômeurs proches de l'emploi, soit une minorité de la population accueillie par les associations intermédiaires (environ 5 %).
Que deviendront les 95 % de chômeurs de longue durée, sans aucune qualification ou rencontrant des difficultés importantes pour leur réinsertion, qui retrouvent grâce aux associations intermédiaires, et par les mises à disposition, un revenu " gagné " par leur travail, mais aussi un accueil de l'aide et de l'accompagnement social, indispensable à leur réinsertion.
Il est important que les associations intermédiaires puissent continuer leur action aussi bien chez les particuliers qu'auprès des entreprises, artisans et collectivités, au seul bénéfice des demandeurs d'emploi de longue durée, comme elles l'ont toujours fait. C'est pourquoi il lui demande quelles sont les mesures qu'elle envisage d'intégrer dans le nouveau projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre l'exclusion.