M. Paul Souffrin constate que le groupe Thomson S.A. a acheté, début 1990, à Philipps, la société T.R.T.-Défense - créant ainsi Thomson-T.R.T.-Défense (T.T.D.). Cette filiale devient le premier groupe européen, le cinquième groupe mondial pour les activités d'optronique et d'électronique d'armement. L'une des unités de production de T.T.D. se trouve à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) et occupe 324 salariés.
Une restructuration de T.T.D. a été annoncée le 6 avril 1990, qui prévoit la création d'une division optronique à Guyancourt et d'une division électronique d'armement à Clamart, par regroupement des productions spécialisées de T.T.D. et Thomson C.S.F. Cette " reconfiguration ", qui s'opère en région parisienne, n'implique pas, pour l'instant, " de changement de lieu de travail pour le personnel affecté dans les trois centres de province ", dont celui de Lunéville.
Malgré cette assurance, le comité d'établissement de l'usine lunévilloise a fait part de ses inquiétudes. Il " déplore que T.T.D. ait choisi la voie du tout militaire " alors que le désarmement progresse et que, désormais, l'unité de Lunéville dépende de Guyancourt pour les études et l'utilisation de sa production optronique.
Il craint à juste raison un transfert d'activités, qui porterait un coup décisif à l'entreprise et à la région lunévilloise, où l'on enregistre l'un des plus forts taux de chômage des bassins d'emploi lorrains. En conséquence, il demande à M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire de bien vouloir lui préciser, d'une part, quelles garanties seront apportées par la direction de T.T.D. pour assurer le maintien du centre de Lunéville ; d'autre part, quelles interventions il compte faire pour que les propositions précises des salariés de Lunéville visant à mettre en place un bureau d'étude et à réorienter les activités vers les productions civiles soient prises en considération par la direction de T.T.D.