M. Michel Chauty attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget, sur les faits suivants : il est devenu de pratique constante, dans les relations entre la grande distribution et ses fournisseurs, d'imposer à ces derniers des conditions de vente léonines, qui sont inacceptables sur le plan de l'éthique et des conséquences économiques.
Il s'agit, en particulier : de la perception de droits d'entrée financiers très élevés, pour être référencé comme fournisseur, avant toute commande ; de l'obligation de livraisons gratuites pendant une période déterminée, à l'occasion de l'ouverture d'un établissement de vente ; de livraisons avec facturation au fur et à mesure des ventes par le distributeur ; de la facturation à soixante jours, étant prorogée automatiquement à quatre-vingt-dix jours et cent vingt jours, avec reprise, par le fournisseur, des invendus, etc.
Ces conditions d'achat imposées aux fournisseurs constituent un chantage qui vise à transférer les risques commerciaux de la distribution sur le fournisseur, qui les cumule avec ses propres obligations. La concurrence est totalement faussée par ces conditions anormales. Tous les producteurs industriels ou agro-alimentaires sont les victimes de ces procédés qui anéantissent les trésoreries et conduisent à des fermetures nombreuses et injustifiées d'entreprises, et à un accroissement substantiel du chômage.
Devant cette situation, le Gouvernement peut-il envisager le dépôt d'une législation codifiant les rapports entre les producteurs et la grande distribution ?