M. Bernard Piras attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur l'acquisition par le laboratoire du fractionnement et des biotechnologies (LFB) d'un groupe autrichien qui collecte du plasma sanguin rémunéré en Autriche et Tchéquie.
Cette opération est en contradiction totale avec les principes éthiques du système transfusionnel français qui est, à ce jour, la référence mondiale tant au plan éthique que sanitaire.
Lors du congrès national des donneurs de sang (FFDSB) à Tours, elle a rappelé dans son intervention que notre pays était très attaché aux principes éthiques fondamentaux. Quel événement conduit, quelques semaines plus tard, les représentants de l'État au sein du CA du « LFB-SA » à ne pas s'opposer à une opération totalement contraire aux principes éthiques affirmés avant ?
Par ailleurs, la loi française n° 93-5 du 4 janvier 1993 réaffirme les principes éthiques régissant la collecte de sang : anonymat, volontariat, bénévolat et non rémunération du donneur. La France avait ainsi réaffirmé le principe fondamental selon lequel « le don gratuit du sang paraît certainement le plus sur et, incontestablement le seul admissible sur le plan éthique ».
Cela s'inscrit dans le principe d'indisponibilité du corps humain consacré à l'article 16-1 du code civil ainsi qu'à l'article 21 de la convention d'Oviedo sur les droits de l'Homme et la biomédecine et à l'article 3 de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. La directive 2001/83/CE établit qu'un traitement exceptionnel est nécessaire pour les MDS (Médicaments Dérivés du Sang).
Cette directive, en son considérant 17 et son article 110, confère aux médicaments dérivés du sang un statut particulier. En effet, le considérant 17 dispose qu' « il est nécessaire d'adopter des dispositions spécifiques pour les médicaments immunologiques, homéopathiques, radiopharmaceutiques, ainsi que pour les médicaments dérivés du sang humain ou du plasma humain. »
Si le LFB avait pour objectif le développement d'une activité internationale conforme aux principes promus par la France et le Parlement européen, il trouverait du plasma sanguin éthique disponible dans la majorité des pays de l'UE. Il y a donc volonté de créer un précédent.
Il lui demande de lui indiquer les mesures qu'elle entend prendre pour empêcher une telle acquisition qui discréditerait le système transfusionnel français.