M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de la solidarité, de la santé et de la protection sociale à quelles conclusions a pu aboutir le centre de référence sur la listériose, rattaché à l'université de Nantes, dont le rôle consiste notamment à déceler une éventuelle épidémie. Cette maladie bactérienne grave ne cesse de progresser depuis une quarantaine d'années, malgré le renforcement des mesures de contrôle des services vétérinaires et de l'agriculture.
Réponse. - La surveillance de la listériose humaine en France repose, d'une part, sur l'analyse des souches de Listeria monocytogenes isolées chez les patients, pratiquée par deux centres nationaux de référence, le laboratoire de bactériologie de la faculté de médecine de Nantes et le laboratoire des Listeria à l'institut Pasteur de Paris, d'autre part, sur les enquêtes annuelles rétrospectives effectuées par le réseau de laboratoires d'analyses de biologie médicale rattaché au laboratoire national de la santé.
Cette surveillance a pour objectifs la détection précoce d'éventuelles poussées épidémiques et l'étude de la situation épidémiologique de cette maladie. Le nombre de cas de listériose humaine est stable en France depuis 1984. L'apparition de deux foyers de cas groupés en 1988 et en 1989 a motivé la mise en place d'enquêtes épidémiologiques approfondies qui n'ont pas permis d'en attribuer la cause à un aliment en particulier.
La listériose demeure une maladieendémique dans notre pays malgré le renforcement des mesures de contrôle assurées par les agents des services vétérinaires et l'amélioration de la qualité microbiologique des produits laitiers, ce qui incite les spécialistes à s'interroger sur le rôle de l'alimentation dans l'incidence de la listériose en dehors de toute situation épidémique.
Aucune épidémie d'origine alimentaire, comparable en ampleur à celles observées récemment aux Etats-Unis d'Amérique et en Confédération helvétique, n'a été enregistrée en France depuis une décennie.
