Mme Sylvie Desmarescaux. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture.
En cette fin d'année, de nombreuses questions inquiètent l'agriculture française : comment les marchés vont-ils réagir face au contexte économique actuel ? La filière bovine résistera-t-elle à la crise dans laquelle l'a plongée la maladie de l'encéphalopathie spongiforme bovine ? Quel sera l'impact des négociations agricoles internationales sur la politique agricole commune ?
A ces incertitudes conjoncturelles, dont l'issue dépendra de l'engagement politique et financier du Gouvernement, s'ajoute l'inquiétude des agriculteurs qui viennent d'être confrontés à des conditions climatiques exceptionnelles.
C'est notamment le cas des agriculteurs de l'arrondissement de Dunkerque, qui ont connu cette année une pluviométrie sans précédent.
Les pluies particulièrement abondantes du printemps avaient contraint les agriculteurs à repousser les semis, et à retarder d'autant les récoltes.
En outre, la pluviométrie exceptionnelle du mois de septembre a provoqué des inondations sur plusieurs milliers d'hectares, ce qui a entraîné une forte baisse des rendements et, pour certains exploitants, la perte irrémédiable de la totalité de leur récolte.
Les cultures industrielles, les céréales et les légumes frais sont les cultures les plus gravement touchées.
S'agissant de la pomme de terre, la fédération nationale des producteurs a qualifié la situation de catastrophique.
Pour le lin, 60 % de la production restera dans les champs. Quant à la partie récoltée, elle est constituée de fibres de mauvaise qualité qui ne peuvent intéresser les industries de transformation.
Dans ce contexte, près d'un millier d'agriculteurs de la Flandre, répartis sur soixante-dix communes, sont dans une situation financière inextricable.
Bien entendu, les répercussions économiques et sociales sont dramatiques pour l'ensemble des entreprises qui gravitent autour de ces cultures sinistrées.
Ainsi, certains négociants en pommes de terre ne pourront pas honorer leurs contrats avec les industriels, faute de quantité, et ne pourront pas exporter, faute de qualité. Dès lors, ils n'embaucheront pas non plus de saisonniers.
Enfin, les entreprises linières n'ont pas d'autre choix que de mettre une partie de leur personnel au chômage technique. C'est donc l'ensemble du potentiel économique régional qui est aujourd'hui menacé.
Face à cette situation, que faire ? D'abord, dans le cadre du projet de loi de finances, il nous faut veiller à ce qu'une aide financière exceptionnelle ainsi que des allégements fiscaux soient consentis. Ces mesures compléteraient la procédure de reconnaissance du caractère de calamités agricoles engagée dès le mois d'octobre pour l'ensemble des zones sinistrées.
Nous attendons à présent l'avis que rendra la commission nationale des calamités agricoles le 13 décembre prochain. Cette reconnaissance s'avère indispensable.
Dois-je vous rappeler, monsieur le ministre, que les critères d'indemnisation se fondent sur des ratios inadaptés à une région de polyculture ? Ensuite, le niveau d'indemnisation demeure très faible. Enfin, la rigueur et la longueur de la procédure...
M. le président. Veuillez poser votre question, madame.
Mme Sylvie Desmarescaux. ... ne permettent pas d'espérer de dédommagement avant un an.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous poserai deux questions (Ah ! sur les travées socialistes) : d'une part, quelles aides d'urgence êtes-vous prêt à mettre en oeuvre pour aider nos professionnels sinistrés ? D'autre part, pouvez-vous nous donner quelques éclaircissements à propos du projet d'assurances récolte ?