M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire comment évolue sa réflexion concernant la possibilité de mettre en chantier un programme de neuf tranches nucléaires, d'ici la fin du siècle. Les événements du Golfe n'ont pas encore été intégrés au niveau des politiques nationales.
La hausse des prix du pétrole ne fait que creuser l'écart entre le coût du Kilowatt/heure nucléaire, qui revient à vingt centimes, et le coût du kilowatt/heure produit à partir du fioul, qui dépasse cinquante centimes, avec un baril à trente dollars, soit plus du double. Face à une demande d'électricité qui augmentait ces dernières années, au même rythme que la croissance de l'économie, il faudrait six à sept ans pour construire une centrale.
Quelle sera la réponse du Gouvernement, à la fois pour faire face à la croissance de la consommation et au renouvellement des installations anciennes ?
Réponse. - La politique énergétique menée depuis 1973 et confirmée à plusieurs reprises, en dernier lieu lors du débat à l'Assemblée de décembre 1989, a conduit à substituer dans la production d'électricité l'énergie nucléaire aux combustibles fossiles. La part des hydrocarbures dans la production d'électricité s'est réduite de 39 p. 100 en 1973 à moins de 3 p. 100 aujourd'hui.
Cet effort important de substitution est maintenant achevé et l'engagement de nouvelles centrales n'est désormais justifié que par la croissance des consommations électriques. La question du renouvellement du parc ne se posera qu'au début du siècle prochain lorsque les premières tranches mises en service atteindront entre 25 et 30 ans d'âge.
Cette situation explique l'impact limité de la crise du Golfe sur la production d'électricité. Sur le plan national, s'il est essentiel de conforter le programme nucléaire, le niveau d'équipement actuel du parc ne justifie cependant pas d'accélérer les engagements : au-delà de la décision récente d'engagement en 1991 de la tranche nucléaire Civeaux 1, il conviendra d'évaluer, au fur et à mesure de l'évolution des perspectives de consommation, le rythme d'engagement des nouveaux moyens de production nécessaires.
