M. Frédéric Marchand. « Les citoyens ont demandé plus de démocratie. Ils ne veulent plus être simplement celles et ceux qui respectent les lois : ils veulent participer. La Convention citoyenne pour le climat, c'est cela ! » Tels sont les propos tenus par le Président de la République le 10 janvier dernier, à l'occasion de la rencontre d'échanges avec les 150 membres de cette convention.
Expérience démocratique inédite en France et très regardée par nos voisins européens, la Convention citoyenne pour le climat a pour vocation de donner la parole à des Françaises et des Français tirés au sort, avec le mandat de définir une série de mesures qui permettront d'atteindre une baisse d'au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, dans un esprit de justice sociale.
À cet égard, j'observe qu'une nouvelle étape de la fermeture des centrales à charbon a été franchie, avec la signature des contrats de territoire du Havre, de Saint-Avold et de Cordemais.
Chacun s'accorde à admettre que la composition de la Convention reflète la diversité des catégories socioprofessionnelles au sein de notre population. Par ailleurs, une attention très forte a été portée au respect de la parité, ainsi que de la diversité des zones géographiques et des types de territoire territoires urbains, ruraux ou intermédiaires.
Sans conteste, cette diversité est essentielle à la qualité des délibérations des six groupes qui travaillent depuis le mois d'octobre dernier.
Le Président de la République a pris l'engagement que leurs propositions législatives et réglementaires seraient soumises, sans filtre, soit à référendum, soit au vote du Parlement, soit à application réglementaire directe. Dans une période de défiance vis-à-vis du politique, c'est là une méthode originale, consistant à ouvrir le chemin du politique en décelant des voies de consensus dans la société.
Nous mesurons bien, collectivement, que nous sommes à un moment où il est nécessaire de privilégier les voies d'un consensus démocratique. Pour ce faire, la Convention citoyenne, dont les membres sont tirés au sort, peut constituer un levier. Démocraties représentative et participative ne doivent pas être en concurrence ni se regarder en chiens de faïence, mais travailler ensemble pour faire face, notamment, à l'urgence climatique qui s'impose à nous.
« Si l'on veut réussir cette aventure démocratique inédite, j'ai besoin que vous sachiez prendre des options fortes », a aussi déclaré le chef de l'État le 10 janvier. Prendre des options fortes, c'est aussi l'apanage de la démocratie représentative. Comment le Gouvernement envisage-t-il l'articulation entre cet exercice inédit de démocratie citoyenne et les représentants de la Nation que nous sommes ? (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)