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Coordination des connaissances de la communauté scientifique

Question écrite de - Recherche

Question de ,

Diffusée le 13 mars 1991

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de la recherche et de la technologie quelles dispositions va prendre le Gouvernement pour favoriser la mobilisation de l'ensemble de la communauté scientifique, dans le but d'organiser le champ disciplinaire des sciences de la cognition, la définition des projets et des structures qui permettront de traduire nos ambitions nationales.

Réponse - Recherche

Diffusée le 16 octobre 1991

Réponse. - Les sciences de la cognition visent à une meilleure connaissance des mécanismes de l'intelligence (perception, action, mémoire, raisonnement) et nécessitent la collaboration des chercheurs de plusieurs disciplines. Pour mieux cerner ces problèmes, les ministres de la recherche et de la technologie et de l'éducation nationale avaient demandé un rapport qui a été remis en mai 1989.

S'inspirant des suggestions de ce rapport, les deux ministères ont lancé dès 1989 une action concertée pluriannuelle intitulée " Sciences de la cognition " dont le comité scientifique associe plusieurs experts étrangers. Le but de cette action est d'encourager des projets innovants, de niveau international, qui doivent constituer un premier corpus de connaissance dans le domaine des sciences de la cognition.

En 1989, dix-neuf projets ont été retenus pour un montant de 3,5 MF. En 1990, vingt-huit projets ont été retenus pour un montant de 5,25 MF. Un budget de 6 MF est prévu en 1991. Les projets retenus associent toujours des spécialistes d'au moins deux sous-disciplines (neuroscience et psychologie, linguistique et informatique, par exemple).

Il est également nécessaire de susciter l'émergence d'une communauté de jeunes chercheurs sur ces problèmes. C'est pourquoi le ministère de la recherche et de la technologie a lancé dès 1990 un appel d'offres en vue d'attribuer un contingent d'allocations de recherche à des étudiants préparant des thèses sur les sciences de la cognition (dix ont été attribuées en 1990).

Cependant, le soutien de projets et la constitution d'un vivier de chercheurs ne suffisent pas. Il faut aussi prévoir l'insertion internationale des chercheurs et la structuration du potentiel scientifique. C'est pourquoi le C.N.R.S. a lancé, en 1990, un programme interdisciplinaire de recherches, le programme " Cognisciences ", dont le budget a été de 7 MF en 1990 et sera de 10 MF en 1991.

Ce programme vise trois objectifs : en premier lieu, envoyer dans des laboratoires d'excellence européens ou américains de jeunes docteurs pour leur permettre d'acquérir une formation complémentaire. Des postes sont affichés dans le domaine des sciences de la cognition pour offrir à ces jeunes docteurs la possibilité de contribuer au renouvellement de la recherche française.

Il convient, en second lieu, de structurer le potentiel français autour de pôles régionaux. Sept pôles ont été définis : trois à Paris, un à Toulouse, un à Lyon, un à Aix - Marseille et un à Nancy - Strasbourg. L'objectif est de constituer un réseau national de " maisons des sciences de la cognition " qui offrira aux chercheurs des centres de documentation performants, des lieux de rencontre et des comités d'accueil de chercheurs étrangers.

Enfin, un effort doit être fait pour regrouper plusieurs projets de recherche dans des structures durables, réseaux ou laboratoires nouveaux. Par ailleurs, un grand colloque de prospective, organisé à l'initiative, du ministère de la recherche et de la technologie, a eu lieu du 28 au 31 janvier 1991 et a contribué à préciser les contours encore mouvants de ce champ de recherches.

Ses conclusions, qui donneront lieu à une charte des sciences de la cognition, portent sur quatre points : l'interdisciplinarité, l'internationalisation, la formation et la structuration. Elles confortent ainsi les orientations qui avaient été définies précédemment et mises en oeuvre dans le dispositif de recherche.

Ces orintations seront poursuivies et diversifiées selon les évolutions souhaitables. Il faut signaler que, dans la phase actuelle, les applications technologiques des sciences de la cognition en sont encore à leurs débuts (ergonomie cognitive, robotique, dialogue homme-machine). Mais les enjeux futurs sont considérables et les technologies de la cognition seront une composante importante de la " civilisation de l'intelligence " qui s'annonce.

; dans la phase actuelle, les applications technologiques des sciences de la cognition en sont encore à leurs débuts (ergonomie cognitive, robotique, dialogue homme-machine). Mais les enjeux futurs sont considérables et les technologies de la cognition seront une composante importante de la " civilisation de l'intelligence " qui s'annonce.

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