Question écrite de
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Commission européenne
Objet: Développement des hydroliennes en France et en Europe
La France et l’Europe ont pris du retard dans le domaine des hydroliennes, la priorité ayant été donnée aux éoliennes.
Une hydrolienne a toutefois été récemment implantée au large de l’île d’Ouessant. Elle réduira les émissions de carbone de l’île, dont la production électrique est essentiellement assurée par des groupes électrogènes consommant environ 2 millions de litres de fioul par an. Cette solution pourrait convenir à d’autres espaces insulaires, y compris dans les territoires ultramarins, si les conditions s’y prêtent.
Les hydroliennes assurent une production régulière et prédictible. Elles sont en général peu nuisibles pour l’écosystème marin: les hélices sont arrondies et donc non coupantes, elles tournent lentement et les sites d’implantation possèdent des courants très forts où le développement de la faune et de la flore est limité.
Elles présentent cependant des inconvénients: leur installation, sous-marine, est complexe. Elles sont difficilement raccordables au réseau électrique et leur entretien est difficile. En d’autres termes, l’installation et l’entretien des hydroliennes coûtent pour le moment très chers.
1. La Commission estime-t-elle suffisantes les recherches scientifiques menées sur les hydroliennes?
2. Ces recherches permettront-elles d’améliorer sensiblement la rentabilité des hydroliennes et donc de développer cette technologie?
Réponse donnée par M. Moedas au nom de la Commission européenne
(7 janvier 2019)
1. Les technologies des énergies marines renouvelables (dont les hydroturbines) peuvent aider l'UE à atteindre ses objectifs énergétiques et climatiques. Grâce à ses investissements dans la recherche et le développement, l'Europe est aujourd'hui à la pointe mondiale de ces technologies. L'industrie voit un potentiel de puissance installée de 100 gigawatts en Europe et estime que jusqu'à 400 000 emplois pourraient être créés dans ce secteur d'ici à 2050.
2. La Commission a accru très nettement son soutien à la recherche dans ce secteur, et plusieurs sociétés progressent à bon rythme. La Commission estime néanmoins que, parallèlement aux travaux de recherche en cours, pour améliorer sensiblement la rentabilité des hydroturbines et autres technologies des énergies marines renouvelables, un déploiement à grande échelle est nécessaire et que le secteur doit passer à la phase de commercialisation. Mais pour pouvoir réduire le coût et commercialiser les technologies concernées, il faut poursuivre les politiques et aides publiques en leur faveur (au niveau régional, national ou européen). Pour ce faire, l'Europe doit disposer d'un solide marché intérieur pour ces technologies. Les investisseurs et les promoteurs de projets ont besoin de visibilité et de sécurité dans les politiques publiques conduites, par exemple dans le cadre des plans nationaux en matière d'énergie et de climat et des régimes d'aide liés, qui doivent offrir à terme des perspectives de débouchés commerciaux et de retombées financières aux investisseurs privés et à l'industrie.
La Commission entend continuer à fournir des financements par l'intermédiaire des fonds de développement régional et des programmes de soutien à la recherche et l'innovation, et plus précisément via le prochain programme Horizon Europe, le Fonds pour l'innovation et InvestEU.