M. Paul Souffrin constate que, dans notre pays, la législation relative au don du sang s'appuie sur trois grands principes définis en 1952, le bénévolat des donneurs volontaires, l'anonymat vis-à-vis des receveurs, le non-profit des organismes collecteurs et utilisateurs. Les centres de transfusion, constitués en association à but non lucratif ou intégrés en milieu hospitalier détiennent seuls l'autorisation de manipuler les produits collectés.
Les avantages liés à ces principes de base sont multiples, sang et plasma ne sont pas considérés comme des médicaments et ne sont pas soumis aux lois commerciales, les organismes utilisateurs connaissent leur provenance. Les receveurs comme les donneurs bénéficient d'une protection efficace contre les infections.
Ces tests et examens subis par les dons du sang représentent environ 25 p. 100 du coût du prix de cession facturé aux hôpitaux. En n'interdisant pas la rémunération des dons et la commercialisation des produits sanguins, la directive du 14 juin 1989 du conseil des communautés européennes qui s'appliquerait en France, constituerait une remise en cause de notre système national.
Déjà certaines firmes pharmaceutiques projettent de s'implanter en France et de réaliser des profits à partir des produits issus du plasma. Ces laboratoires étrangers ne s'embarrasseront pas longtemps des valeurs essentielles qui sont le support de l'éthique française. Dans la communauté, les tests et examens de contrôle auxquels sont soumis les prélèvements de sang et de plasma ne sont pas comparables aux nôtres.
Sous couvert de rentabilité et de concurrence, une diminution des coûts ne pourrait être atteinte que par une réduction de ces tests et examens, au détriment de la sécurité donnée aux volontaires bénévoles et receveurs et au détriment de la qualité des produits. Il demande à M. le ministre de la solidarité, de la santé et de la protection sociale de bien vouloir lui communiquer d'une part, les grands principes relatifs au don du sang en vigueur dans chacun des onze autres pays de la C.E.E., d'autre part les obligations qui doivent être respectées par les organismes collecteurs dans ces pays, enfin quels sont les tests et examens de contrôle, leur coût et leur nature, qui s'imposent à ces organismes collecteurs lors des prélèvements et utilisation des produits sanguins collectés.