M. Georges Labazée attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, sur l'injustice face au droit à la retraite des personnes ayant cessé leur activité professionnelle pour se consacrer à l'éducation de leur enfant handicapé.
Manque de places, disparités géographiques en termes d'offre d'accueil en établissements et prise en charge spécifique inexistante de certains handicaps, décident, dans certaines familles, un des parents à se consacrer entièrement à l'accompagnement et à la surveillance permanente de son enfant handicapé.
À cette fin il peut bénéficier de l'allocation pour l'éducation d'un enfant handicapé (AEEH) et de son complément 6, représentant actuellement la somme de 1 210,11. En contrepartie, il s'engage à renoncer à toute activité professionnelle et ne peut donc cotiser pour sa retraite.
La Caisse d'allocations familiales (CAF) affilie automatiquement les bénéficiaires à l'assurance vieillesse du parent au foyer (AVPF) et paie les cotisations d'assurance vieillesse pour sa retraite. Toutefois, les trimestres ainsi acquis sont considérés comme validés mais non cotisés, au même titre que les périodes de maladie, maternité, accident du travail, service militaire et chômage. Ils n'ont pas droit, non plus, à l'assurance maladie ni à l'assurance chômage.
En 2010, 3 535 familles reçoivent l'AEEH et son complément 6 (données CNAF au 31/12/10). Le coût annuel de cette allocation peut être estimé à 51 330 000 . Si ces familles étaient obligées de placer leur enfant en établissement spécialisé pour travailler et se constituer un revenu décent à un âge de retraite raisonnable, le coût de leur prise en charge pour la collectivité augmenterait considérablement.
Il passerait à 244 000 000 , considérant que le prix moyen d'une journée de présence dans un établissement spécialisé est de 300 en moyenne et à raison de cinq jours par semaine et de 46 semaines par an.
Les avantages économiques et sociaux engendrés par le choix de ces familles sont donc considérables pour la collectivité nationale. Aussi il lui propose, d'une part, la prise en compte de cette situation terriblement injuste pour motiver la transformation de la comptabilisation des trimestres validés par les bénéficiaires de l'AEEH et de son complément 6 auprès de l'AVPF et de la CNAV, en trimestres cotisés dans le cadre de la rédaction en cours du décret relatif au départ à la retraite à 60 ans et, d'autre part, de leur accorder le droit à l'assurance maladie et à l'assurance chômage.