M. Serge Babary attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur l'effectivité de l'obligation qui incombe aux entreprises de déposer leurs comptes.
En vertu des dispositions des articles L. 232-21 à L. 232-23 du code de commerce, les sociétés à responsabilité limitée et les sociétés par actions sont tenues de « déposer au greffe du tribunal, pour être annexés au registre du commerce et des sociétés », dans le mois suivant l'approbation des comptes annuels par l'assemblée (des associés ou des actionnaires) ou dans les deux mois suivant cette approbation lorsque ce dépôt est effectué par voie électronique.
Le fait de ne pas satisfaire à cette obligation de dépôt est puni de l'amende prévue par le 5e de l'article 131-13 du code pénal pour les contraventions de la cinquième classe, soit 1 500 euros.
En vertu des articles L. 123-5-1 et du II de l'article L. 611-2 du code de commerce, le président du tribunal de commerce peut, à son initiative, ou à la demande de tout intéressé ou du ministère public, enjoindre sous astreinte au dirigeant de la société commerciale de procéder au dépôt de ses comptes.
Enfin, l'article L. 682-1 du code rural et de la pêche maritime prévoit que lorsque les dirigeants d'une société commerciale transformant des produits agricoles ou commercialisant des produits alimentaires n'ont pas procédé au dépôt des comptes dans les conditions et délais prévus aux articles L. 232-21 à L. 232-23 du code de commerce, le président de l'observatoire (de la formation des prix et des marges des produits alimentaires) peut saisir le président du tribunal de commerce afin que ce dernier adresse à la société une injonction de le faire à bref délai sous astreinte.
Le montant de cette astreinte ne peut excéder 2 % du chiffre d'affaires journalier moyen hors taxes réalisé en France par la société au titre de cette activité, par jour de retard à compter de la date fixée par l'injonction.
Appliqué à la société Lactalis, dont on peut estimer le chiffre d'affaire journalier en France à 9 millions d'euros, cela aurait représenté près de 200 000 euros par jour.
En pratique, l'obligation de dépôt des comptes est peu respectée, et les différents dispositifs d'astreinte rarement mis en uvre, ce qui créé une distorsion de concurrence vis-à-vis des entreprises vertueuses.
Aussi, il lui demande quelles mesures le Gouvernement compte prendre afin d'évaluer les conditions de mise en uvre du dispositif et garantir son effectivité.