M. Alain Anziani. Ma question s'adresse à Mme la secrétaire d'État chargée de la prospective et du développement de l'économie numérique.
Lundi, M. Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, vante les mérites du télétravail pendant les congés de maladie et les congés de maternité. (Ah ! sur les travées de l'UMP.)
M. René-Pierre Signé. C'est une honte !
M. Alain Anziani. Mardi, à huit heures, M. Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP et ancien ministre du travail, trouve que l'idée est fameuse.
Mardi, à midi, M. Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, reconnaît que, sur cette question, il n'a pas d'avis.
M. René-Pierre Signé. Une honte !
M. Alain Anziani. Mercredi, à quinze heures, à l'Assemblée nationale, madame la secrétaire d'État, vous précisez que le Gouvernement ne défendra pas cet amendement.
Quelle cacophonie ! (Vives exclamations sur les travées de l'UMP.)
M. Alain Gournac. C'est affreux !
M. Alain Anziani. Quelle est la vérité de la majorité gouvernementale ?
M. Alain Gournac. Et Mme Aubry ? (Rires sur les travées de l'UMP.)
M. René-Pierre Signé. Le PS, c'est l'union !
M. Alain Anziani. Est-ce la vérité du lundi ou celle du mardi ? Devrons-nous attendre la fin des élections européennes pour connaître la vérité du Gouvernement sur ce sujet ?
Pourtant, qu'avez-vous à reprocher finalement au porte-parole de l'UMP ? Sa proposition s'inscrit dans le droit fil de la pensée présidentielle : travailler plus pour gagner plus, y compris le dimanche,
M. René-Pierre Signé. C'est un provocateur !
M. Alain Anziani. travailler plus, en repoussant la durée légale du travail à soixante heures en Europe (M. Henri de Raincourt s'exclame.), travailler plus, sous couvert de volontariat.
Mais de quelle liberté s'agit-il ? Quelle est cette liberté
M. Alain Gournac. Liberté, égalité
M. Alain Anziani. qui consiste à renoncer à ses droits, en particulier au droit de se soigner ou d'élever ses enfants ? Quelle est cette liberté qui consiste à devoir s'opposer à son employeur pour tenter de refuser le télétravail qu'il souhaite ?
Mais il y a un autre sujet de scandale, monsieur le Premier ministre, madame la secrétaire d'État.
L'UNEDIC nous annonce aujourd'hui
M. le président. Je vous prie de conclure, mon cher collègue.
M. Alain Anziani. que la France comptera 639 000 chômeurs de plus en 2009. (Exclamations sur les travées de l'UMP.) Comment, dans un tel contexte, a-t-on pu avoir l'idée de mettre les malades au travail ?
M. René-Pierre Signé. C'est affligeant !
M. Alain Anziani. Ma question est simple : qu'est-ce qui vous inquiète tant dans la proposition de M. Lefebvre ? Le contenu ou le moment ?
M. le président. Veuillez maintenant conclure !
M. Alain Anziani. N'avez-vous pas tremblé en vous remémorant l'épisode de la TVA sociale, lors des dernières élections législatives ? (Protestations sur les travées de l'UMP.)
M. David Assouline. C'est la vérité !
M. Alain Anziani. Vous avez corrigé l'amendement de M. Lefebvre ? Vous auriez mieux fait de réviser votre politique ! (Très bien ! et applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)