M. Pierre Lagourgue attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, sur les conséquences de l'application des dispositions économiques de la loi no 95-115 du 4 février 1995 d'orientation et d'aménagement du territoire, au regard des divers régimes fiscaux favorables aux entreprises des départements d'outre-mer.
En effet, l'exonération d'impôt pour les entreprises nouvelles (prévue à l'article 44) de même que l'exonération de taxe professionnelle (énoncée à l'article 46) ne concernent respectivement que les zones d'aménagement du territoire et les zones de redynamisation urbaine, excluant ainsi la Réunion ; elles concernent par ailleurs les territoires ruraux de développement prioritaire, ce qui en limite le bénéfice aux seules entreprises se créant dans les hauts de l'île.
De telles restrictions sont incompatibles avec la politique de développement économique ambitieuse et impérative de la Réunion, qui tient compte à la fois du retard de développement de ce département et du taux élevé de chômage qui persiste ; elles écartent de fait toutes les entreprises nouvelles qui souhaitent contribuer à la diversification des débouchés commerciaux de l'île.
Il est dès lors impératif de classer l'intégralité de la Réunion comme zone d'aménagement du territoire, afin de rendre l'ensemble des entreprises éligibles aux mesures prévues par la loi d'orientation, d'autant que le projet de décret instituant une prime de création d'emplois dans les départements d'outre-mer abroge les primes d'équipement et d'emploi d'Etat, lesquelles pourraient être utilement remplacées par la prime d'aménagement du territoire. Il lui demande en conséquence de bien vouloir prendre les dispositions nécessaires en ce sens.