M. Jacques Delong attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget, sur les conséquences injustes pour l'artisanat et les petites entreprises du bâtiment de l'application inconsidérée de l'article 42 de la loi de finances rectificative pour 1989, relatif à l'équilibre du Fonds de compensation de l'assurance construction.
En effet, au cours de la discussion de ce texte, et en particulier au Sénat, nombre de parlementaires s'étaient élevés contre l'application uniforme du taux de 0,4 p. 100 sur le chiffre d'affaires, à toutes les entreprises de ce secteur. En effet, des organismes départementaux et nationaux, comme la C.A.P.E.B., avaient attiré l'attention du législateur et du Gouvernement sur les limites de la solidarité financière dans l'ensemble de la profession du bâtiment.
L'application à l'Assemblée nationale de l'article 49-3 de la Constitution a écourté le débat et entraîné le vote du texte en l'état. Ce texte risque de se révéler d'une application très difficile. En effet, plus de 200 000 entreprises artisanales paient leur prime d'assurance construction sur la base du nombre de salariés par profession et non sur le chiffre d'affaires.
L'émotion soulevée par ce vote est telle que dans le seul département de la Haute-Marne, 107 entreprises sont intervenues pour demander une révision et une modulation de cette taxe parafiscale. Il est en effet indispensable, si l'on veut respecter la justice, de tenir compte du faible risque de sinistres des artisans par comparaison à celle des autres entreprises, analyse largement confirmée sur le plan national par les études du ministère de l'équipement.