M. Jean-Marc Pastor attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur l'insuffisance du financement du régime de protection sociale des non-salariés agricoles.
Créé le 1er janvier dernier, le Fonds de financement de la protection sociale des non-salariés agricoles (FFIPSA) a démarré avec un passif de 3,2 milliards d'euros, selon les chiffres fournis par la Mutualité sociale agricole (MSA). Pour la seule année 2005, le FFIPSA devrait être déficitaire d'environ 1,6 milliard d'euros.
Si le Gouvernement semble pleinement conscient du fait qu'il soit nécessaire de trouver rapidement des solutions permettant de retrouver un équilibre pérenne du régime, aucun plan n'a encore été proposé en ce sens. Le mode de financement qui paraissait avoir été retenu, à savoir la fiscalité sur le tabac, ne présente pas, en effet, de réelles garanties de pérennité.
Le rapport des trois inspections générales des finances, des affaires sociales et de l'agriculture recense l'ensemble de ce qui est envisageable pour traiter le besoin de financement courant et le solde cumulé du régime de protection sociale des exploitants agricoles.
Sur cette base, le comité de surveillance du FFIPSA a avancé des propositions visant notamment à accroître la contribution du régime général au titre de la compensation inter-régimes. D'après la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV), la modification des règles de compensation inter-régimes conduirait à augmenter la participation financière du régime général de 1,3 milliard d'euros et serait de nature à obérer encore davantage l'équilibre financier de ce dernier.
Dans la mesure où la CNAV rappelle qu'elle a déjà vu ses charges au titre de la compensation augmenter de quelques 800 millions d'euros à compter de 2003 et qu'elle est un des principaux contributeurs de la solidarité inter-régimes, il lui demande s'il envisage que les charges de la Caisse soient une nouvelle fois augmentées pour répondre aux problèmes de financement du FFIPSA, alors que le déficit prévisionnel de la CNAV est estimé à 1,7 milliard d'euros pour 2005.
Si ce n'était pas le cas, il lui demande en conséquence quelles mesures il entend prendre pour permettre à la MSA d'équilibrer ses comptes de manière durable, eu égard à la diminution de la population agricole et à son vieillissement.