M. Marc Daunis attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé des transports sur la hausse des tarifs des péages autoroutiers prévue par l'arrêté du 27 janvier 2010 relatif aux péages autoroutiers. En effet, l'association "40 millions d'automobilistes" a déposé un recours devant le Conseil d'État afin d'obtenir l'annulation de certaines de ces augmentations en arguant du fait qu'elles étaient injustifiées, étant donné que l'inflation, qui sert de référent à l'évolution des tarifs, a été négative cette année.
Depuis la privatisation des autoroutes en 2005, le prix des péages représente 97 % des recettes des sociétés concessionnaires. Chaque tarif fait l'objet de négociations avec l'État et l'administration par l'intermédiaire de la direction des infrastructures de transports. Les hausses sont revues chaque année et sont encadrées par des conventions quinquennales.
Ces hausses ne doivent pas être supérieures à 70 % de l'inflation annuelle. Or, selon cette association, le prix au kilomètre sur les autoroutes françaises aurait augmenté de 7,8 % à 11 % entre 2005 et 2010, soit plus que l'inflation sur cette période (7,6 %). Pour établir ses tarifs, chaque société d'autoroutes découpe son réseau en sections de référence auxquelles est attribué un taux kilométrique moyen qui sert à calculer le montant du péage par tronçon.
Les taux ne sont pas publiés et donnent parfois lieu à des écarts de tarifs incompréhensibles aux yeux des automobilistes. En effet, les sociétés sont libres de répercuter la hausse moyenne négociée avec l'État sur leur réseau et il est fréquent qu'elles décident de ne pas augmenter une section d'autoroute peu fréquentée pour appliquer une hausse plus importante sur une section très fréquentée.
Ces hausses des tarifs de péages doivent permettre de financer les investissements nécessaires pour la réalisation des travaux d'entretien et la création de nouvelles voies. Elles ne sont pas destinées à servir de variable d'ajustement budgétaire pour les sociétés concessionnaires au détriment des automobilistes.
En 2008, la Cour des comptes avait souligné les hausses excessives et le manque de transparence dans la fixation des tarifs. Un Comité des usagers du réseau routier national avait alors été mis en place en septembre 2009 mais ce dernier n'a pas été consulté lorsque l'État et plusieurs sociétés d'autoroutes ont négocié des renouvellements de contrats.
Aussi, il souhaite connaître les mesures qu'il entend prendre pour garantir une véritable transparence dans la fixation des tarifs des péages autoroutiers, et lui demande de lui indiquer les améliorations que le Gouvernement entend apporter au fonctionnement du Comité des usagers du réseau routier national afin que ses recommandations soient appliquées dans l'intérêt des automobilistes.