M. Richard Yung. Ma question concerne les tensions liées au nucléaire iranien. Depuis quelques semaines, ce dossier suscite de vives préoccupations.
Dimanche dernier, Téhéran a annoncé avoir commencé à enrichir son uranium au-delà du seuil fixé par l'accord de Vienne. C'est la deuxième violation de cet accord par l'Iran. Les autorités iraniennes cherchent ainsi à adresser un message aux parties à l'accord de 2015, en particulier aux États-Unis. Je le rappelle, cet accord prévoit que l'Iran ne se dotera pas de l'arme nucléaire en échange de la levée des sanctions politiques et économiques.
Téhéran menace de prendre d'autres mesures si Paris, Londres et Berlin se comportent « de manière étrange ». D'une certaine façon, ces pays européens sont pris en otage par les positions extrêmes des États-Unis et de l'Iran. Cette crise est la conséquence directe du retrait unilatéral des États-Unis de l'accord de Vienne, effectif depuis 2018, et du rétablissement des sanctions économiques américaines, sans doute dans l'espoir de faire tomber le régime de Téhéran. L'économie iranienne est désormais en récession.
L'initiative prise par l'Iran risque de faire voler en éclat un instrument essentiel pour la sécurité de l'Europe, de la région et du monde, même si la provocation américaine en est à l'origine. Face à cette crise, la France a déployé d'importants efforts diplomatiques, ce dont nous nous réjouissons. Hier, le chef de l'État s'est entretenu avec son homologue américain.
Il a également décidé de dépêcher un conseiller diplomatique à Téhéran. Celui-ci est chargé d'« assembler les éléments d'une désescalade, avec des gestes qui doivent être faits immédiatement avant le 15 juillet », soit dans moins d'une semaine. Nous saluons cette initiative.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous indiquer les messages que la France doit transmettre aux autorités iraniennes
M. le président. Il faut conclure !
M. Richard Yung. en vue de favoriser au plus vite cette « désescalade » ? (Applaudissements sur des travées du groupe La République En Marche. M. Jean-Marie Bockel et Mme Sophie Joissains applaudissent également.)