M. le président. La parole est à M. Olivier Henno, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)
M. Olivier Henno. Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question concerne davantage la recherche et la souveraineté que la stratégie vaccinale à proprement parler.
L'Institut Pasteur a annoncé l'abandon de son projet de vaccin. Ce renoncement est d'autant plus douloureux que cet institut a acquis, tout au long de son histoire, une réputation prestigieuse. Il s'agit de la deuxième déception française après le retard du laboratoire Sanofi.
Sans vouloir jouer les procureurs, mot à la mode (Sourires.), je veux rappeler qu'il y a quelques mois le PDG de Sanofi affirmait avec arrogance que les Américains seraient les premiers servis. Le voilà réduit, du fait de l'urgence sanitaire, au rang de sous-traitant !
De ce double échec, nous pouvons tirer un constat évident : il n'existe pas de vaccin français opérationnel, alors que beaucoup d'autres pays ont réussi à faire aboutir un ou plusieurs de leurs projets.
Comment expliquer ce qu'il faut bien appeler une étrange défaite de la recherche et de l'industrie pharmaceutique françaises, que je taxerais d'étonnante, d'inquiétante et de révélatrice ?
Plusieurs questions doivent être abordées avec gravité.
Pourquoi nos laboratoires ont-ils fait cette erreur stratégique de sous-estimer les biotechnologies, et particulièrement l'ARN messager ? Pourquoi ont-ils préféré l'insécurité à l'innovation ? Est-ce la lourdeur de la réglementation française qui se révèle pénalisante ? Est-ce une question de moyens ? Nous disposons pourtant avec le crédit d'impôt recherche d'un dispositif incitatif pour les entreprises.
Monsieur le ministre, quelles leçons et quelles conséquences en tirez-vous en termes de souveraineté et de stratégie vaccinale à moyen et à long terme ? (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)