M. le président. La parole est à Mme Anne Souyris, pour le groupe Écologiste - Solidarité et Territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe GEST.)
Mme Anne Souyris. Ma question s'adressait à Mme la ministre de la culture.
Dimanche dernier, l'ensemble des organisations syndicales représentatives de Radio France appelaient à la grève, pour la liberté d'expression. Leur inquiétude est justifiée par une suite d'événements troublants, dans un contexte de montée de l'extrême droite, de politiques liberticides et de répression des manifestations, notamment étudiantes, au sein même de nos universités, dans notre pays et en Europe. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)
D'abord, l'humoriste Guillaume Meurice est suspendu par la direction de Radio France pour des propos tenus à l'antenne. (Nouvelles exclamations sur les mêmes travées.) S'ils interrogent, ces propos n'ont pas fait l'objet d'une condamnation par la justice - au contraire, la plainte a été classée sans suite.
M. Roger Karoutchi. Pas pour les mêmes raisons !
Mme Anne Souyris. Ensuite, Mme Dati présente un projet de réforme de l'audiovisuel public, une sorte de « fusion-acquisition » des médias publics. Lundi dernier, madame la ministre, un député de votre majorité s'en inspirait et proposait de remplacer France 24 - elle rassemble 140 millions de téléspectateurs sur cinq continents et propose des programmes en quatre langues - par France Info, dont le service, certes, est de grande qualité, mais dont l'audience reste discrète.
« En même temps », les directions des médias publics proposent un virage éditorial et suppriment des programmes majeurs comme Vert de rage, Planète bleue, Le pourquoi du comment : économie et social et La Terre au carré, autant de programmes sur l'environnement qui n'ont probablement pas beaucoup d'intérêt pour certains...
Après tout, « qui aurait pu prédire la crise climatique ? » Je ne vous le demanderai pas ! (Sourires sur les travées des groupes GEST, SER et CRCE-K.) Qui aurait pu prédire la crise démocratique et climatique ?
Madame la ministre, je vous rappelle que la démocratie est vivante quand elle est plurielle. Oui, les médias publics sont puissants quand ils sont libres de s'exprimer.
Madame la ministre, comment allez-vous garantir le pluralisme et la liberté d'expression des médias publics, donc la démocratie elle-même, avec cette réforme ? (Applaudissements sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées des groupes SER et CRCE-K.)