M. Roger Rigaudière attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt en ce qui concerne les effets du dérèglement des organisations des marchés de la viande bovine. La baisse du prix des carcasses maigres est-elle durable ? Il lui demande s'il a les moyens de l'enrayer.
Réponse. - Le prix des animaux maigres suit, en l'anticipant, une évolution comparable au prix des animaux engraissés ; ainsi les engraisseurs adaptent le prix des broutards qu'ils achètent aux naisseurs au prix qu'ils espèrent obtenir sur les animaux finis. Une intervention des pouvoirs publics sur ce marché des animaux maigres serait particulièrement complexe et délicate puisque toute action de soutien du marché des maigres contribuerait à augmenter les charges des engraisseurs sans qu'il soit possible de garantir à ces derniers, dans le contexte actuel de hausse de la production et de baisse de la demande, de hausse de prix de marché des animaux finis.
De plus, une action éventuelle sur le marché des maigres ne pourrait être envisagée qu'au niveau communautaire. C'est pourquoi, les pouvoirs publics soutiennent le revenu des éleveurs d'animaux maigres par le biais d'aides directes et en particulier de la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes.
Ainsi,pour la campagne 1991-1992, cette prime a-t-elle été augmentée de 158 francs par vache ce qui correspond à une progression de l'ordre de 30 p. 100 par rapport aux trois campagnes précédentes. Les aides à l'extensification peuvent aussi être intéressantes dans certains cas particuliers. S'ils ne peuvent contribuer au relèvement des prix de marché du maigre, les pouvoirs publics cherchent néanmoins à éviter de trop fortes fluctuations sur ce marché en invitant les opérateurs qui y interviennent à étaler les livraisons d'animaux maigres et en cherchant à favoriser la contractualisation entre naisseurs et engraisseurs.