Mme Marie Mercier attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères quant aux déclarations du président de la République sur l'organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN).
Le retrait des troupes américaines de Syrie a entraîné une intervention militaire turque contre les milices kurdes présentes le long de la frontière turco-syrienne. Ces événements ont déstabilisé une situation déjà très précaire. À cette occasion, le président de la République a indiqué que l'OTAN était « en état de mort cérébrale ».
Vivement critiqué par plusieurs membres de l'alliance et par certains de nos alliés les plus proches, le président de la République a maintenu ses propos lors de sa rencontre avec le président américain au sommet de l'OTAN ce mardi 3 décembre 2019 à Londres.
Aussi, elle aimerait savoir quelle vision a le Gouvernement français du rôle de l'alliance, et quelle place le pays doit y prendre.
Le Sommet de l'OTAN, qui s'est déroulé à Londres les 3 et 4 décembre 2019, a été l'occasion de célébrer les 70 ans du Traité de l'Atlantique Nord et d'avoir, au niveau des chefs d'État et de gouvernement, une véritable discussion stratégique sur l'avenir de l'Alliance dans le contexte de trouble que connaît l'OTAN aujourd'hui.
Attaché à la vitalité de l'OTAN, qui constitue un élément clé de la sécurité européenne, le Président de la République a porté trois messages essentiels. Tout d'abord, les Alliés doivent clarifier les finalités stratégiques de l'Alliance, ce qui implique d'avoir une vision partagée des risques et des menaces.
Les groupes terroristes, notamment issus de Daech et d'Al Qaida, constituent un ennemi commun. Cela appelle un effort accru des Alliés dans la lutte internationale contre cette menace que ce soit au Levant ou au Sahel. Ensuite, les Européens doivent se montrer plus proactifs et assurer davantage de responsabilités à l'intérieur d'une Alliance refondée et rééquilibrée.
Il n'y aura pas plus de défense européenne sans OTAN que d'OTAN crédible et soutenable sans renforcement des responsabilités européennes. Enfin, les Alliés doivent avoir une vision commune et exigeante des droits et des devoirs qu'ils ont les uns envers les autres. Sur ce point, la France est, elle, engagée concrètement dans la défense de ses alliés qui peuvent compter sur son engagement constant pour protéger leurs intérêts de sécurité.
A l'issue du Sommet, les chefs d'État et de gouvernement ont lancé un processus de réflexion stratégique, comme l'ont proposé la France et l'Allemagne, sur l'avenir de l'Alliance et sa capacité à affronter les défis sécuritaires de notre temps. En tant qu'Allié crédible, solidaire et exigeant, la France jouera un rôle actif et constructif dans cette réflexion indispensable pour l'Alliance.