M. Louis Virapoullé attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt sur les très vives préoccupations exprimées par les planteurs de vétiver de la Réunion devant la fermeture prochaine de l'unique distillerie de l'île. Compte tenu de la régression constante de cette production, dont le tonnage est devenu cinq fois moins important en dix ans, il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures que le Gouvernement envisage de mettre en oeuvre visant à sauvegarder cette culture et à la rendre économiquement viable.
Réponse. - La production de vétiver à la Réunion ne cesse de décliner. Elle a atteint son niveau le plus bas lors de la campagne 1989-1990 avec 6 tonnes d'essence produites contre 12 tonnes deux ans plus tôt. Le facteur essentiel de ce déclin est la pénibilité des travaux, réalisés le plus souvent manuellement, auquel s'ajoutent des variations de rendements non expliquées, une stabilité des prix et des incertitudes sur le maintien de l'activité de l'unité de distillation.
Durant la campagne 1988-1989 la coopérative agricole des huiles essentielles de Bourbon (C.A.H.E.B.) a vendu 12,4 tonnes d'essences de vétiver, mais les prix du vétiver Bourbon sont largement supérieurs à ceux des essences concurrentes. Le maintien de la production ne pourrait être envisagé que par une amélioration de la productivité, qui passe par une mécanisation des opérations de récolte et une meilleure maîtrise des techniques de distillation.
A cet égard la coopérative agricole des huiles essentielles de Bourbon (C.A.H.E.B.) recrute actuellement un ingénieur grâce aux aides accordées par l'office de développement agricole des départements d'outre-mer (Odeadom). Toutefois les incertitudes qui pèsent sur le devenir de l'unité de distillation ne favorisent pas le maintien de cette production, les producteurs, dans la plupart des cas, ayant la possibilité de se reconvertir dans d'autres spéculations.