M. Roland Courteau attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur le projet de réforme de la politique communautaire de la pêche maritime face au phénomène de raréfaction des ressources. Il lui indique que les propositions de la Commission européenne, si elles étaient appliquées, ne manqueraient pas d'avoir des conséquences économiques et sociales particulièrement négatives pour les régions littorales françaises.
Elles porteraient, notamment, atteinte à une filière artisanale, dont pourtant l'impact sur les stocks halieutiques est modéré, en ne lui offrant, de surcroît, que des aides à la démolition, à la retraite ou à la reconversion. II lui fait remarquer, également, que rien n'est proposé en faveur des jeunes générations, de leur formation ou des investissements liés à la sécurité de bateaux.
Il lui précise de même qu'il devrait bien plus s'agir, à travers cette réforme de la politique communautaire, de soutenir ce secteur plutôt que de compromettre son avenir en détruisant des milliers de bateaux et des dizaines de milliers d'emplois. Quant à la préservation de la ressource, il s'étonne que certaines expériences des pêcheurs français en matière de gestion de la ressource n'aient pas été prises en compte.
Par ailleurs, il souhaite lui indiquer que la garantie de durabilité devant résulter d'un équilibre entre les objectifs économiques, sociaux et l'aspect biologique, certains types de gestion doivent être revus au niveau des différents Etats membres..., tandis que doit se faire plus pressante la nécessité de perfectionner la recherche de l'impact sur les ressources d'un certain nombre de prédations directes ou indirectes (pollutions, climat, aménagements, essais militaires, extractions de granulats, oiseaux...).
Enfin, il lui fait remarquer que l'on devrait rechercher, au niveau européen, une articulation plus adéquate entre la politique communautaire de la pêche et les autres politiques communautaires afin de prendre en compte, pour la pêche, les conséquences de ces autres activités. Il considère donc que la France se doit d'exiger une remise à plat du dossier, dans le cadre d'une véritable concertation avec les pêcheurs, tant au niveau communautaire que national.
A ce niveau, il souhaite lui préciser que certains représentants des pêcheurs français estiment que leurs opinions et leurs connaissances ne sont pas assez prises en compte, au niveau des différentes instances, afin de permettre d'orienter objectivement les décideurs et que le type de représentativité professionnelle au plan national mériterait d'être réexaminé afin de donner une place plus équitable aux artisans pêcheurs.
C'est pourquoi il lui demande de lui faire connaître son sentiment sur l'ensemble des points évoqués.