M. Bernard Buis. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État auprès du ministre de l'action et des comptes publics.
Comme l'avait annoncé le Premier ministre en septembre dernier, l'impôt sur le revenu est prélevé à la source depuis le 1er janvier 2019.
Réforme longtemps annoncée, demandée et attendue par les contribuables mais jamais mise en uvre, le prélèvement à la source est aujourd'hui soutenu par les trois quarts des Françaises et des Français.
Vous avez fait, monsieur le secrétaire d'État, le pari de l'intelligence collective.
Le pari que les Français comprendraient les avantages pour leur quotidien et la gestion de leur budget d'un paiement en temps réel de l'impôt sur leurs revenus.
Le pari que les entreprises françaises s'organiseraient en temps et en heure pour que ce prélèvement soit effectif et bien compris sur les fiches de paye de leurs salariés, mentionnant, par exemple, à titre d'information sur les dernières fiches de paye 2018 quel serait le salaire versé après le prélèvement à la source.
Le pari que les cinq millions de foyers bénéficiant d'un crédit d'impôt pour service à la personne ou pour frais de garde d'enfant percevraient ce crédit d'impôt sous forme d'avance de 60 % versée dès le 15 janvier et correspondant au crédit ou à la réduction d'impôt de l'année précédente, avant le versement de la totalité à l'été 2019.
Enfin, le pari que votre ministère et les fonctionnaires de votre administration déploieraient, pendant plusieurs mois et le temps nécessaire, des moyens de communication, d'information et d'accompagnement à la hauteur de cet enjeu.
Ce succès montre la préparation de la réforme. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.) Avant l'été dernier, un sondage montrait que les deux tiers des Français payant l'impôt sur le revenu se sentaient bien informés. Ce succès montre aussi que les Cassandre en tout genre, prompts à souhaiter l'échec du Gouvernement plutôt que la réussite collective, se sont trompés. On a parlé au Sénat d'usine à gaz.
M. Philippe Dallier. C'est une usine à gaz !
M. Bernard Buis. Une proposition de loi pour retarder encore la réforme a même été déposée.
M. le président. Votre question !
M. Bernard Buis. Alors, monsieur le secrétaire d'État, si la mise en uvre du prélèvement à la source est d'ores et déjà un succès, ce succès, nous le devons à la fois aux entreprises et collecteurs. (Marques d'impatience sur les travées du groupe Les Républicains.) Il faut maintenant transformer définitivement l'essai.
Pouvez-vous nous expliquer les mesures qui sont prises pour assurer, durant cette année 2019, l'accompagnement des entreprises ? Quels sont les moyens (Nouvelles marques d'impatience sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. le président. Terminez !
M. Bernard Buis. mis en uvre dans votre administration pour répondre aux questions que les contribuables ne manqueront pas de se poser et de vous poser avant qu'un rythme de croisière ne soit trouvé en 2020 ? (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)