Projet d'exploitation minière sur l'emplacement du camp de concentration de Dora

Question écrite de - Affaires étrangères

Question de ,

Diffusée le 11 septembre 1991

M. Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, sur le projet d'exploitation minière avancé par une entreprise allemande sur l'emplacement du camp de concentration de Dora (ex-RDA) et sur l'injure ainsi faite aux déportés et à leurs familles. Ce n'est pas la première fois qu'une telle tentative voit le jour et cela pourrait être considéré " comme une tentative de rayer le souvenir des crimes nazis ".

N'y aurait-il pas lieu d'adresser une protestation au Gouvernement de la RFA pour que cela ne se reproduise pas aussi souvent.

Réponse - Affaires étrangères

Diffusée le 25 novembre 1992

Réponse. - Le Gouvernement français, soucieux de la sauvegarde des lieux de mémoire de la déportation situés sur le territoire de l'ex-République démocratique allemande, a fait part aux autorités allemandes, dès la réalisation de l'unification, de son attachement à la préservation de ces sites. Il a été décidé de créer un groupe de travail composé d'experts des deux pays, auquel le secrétariat d'Etat aux anciens combattants et victimes de guerre est associé, afin qu'une réflexion d'ensemble soit engagée sur les solutions qui peuvent être apportées à ce problème.

Sur le cas précis du camp de Dora, comme le sait l'honorable parlementaire, l'exploitaiton de la mine de gypse anhydride, située de l'autre côté de la montagne du Harz par rapport aux deux galeries du camp de Dora ne date pas de l'unification, mais a été entreprise de longue date, c'est-à-dire du temps de la RDA.

Au contraire, l'exploitation de la mine s'est fortement ralentie depuis l'unification. A l'heure actuelle et jusqu'au 31 décembre 1995, l'exploitation de la mine est gelée dans la limite de soixante-dix mètres par rapport aux galeries souterraines (galeries de travail de l'ancien camp de Dora). Afin que la limite d'approche imposée soit respectée, le ministère de l'environnement du Gouvernement de Thuringe fait effectuer périodiquement, toutes les quatre à six semaines, un contrôle de l'exploitation.

Par ailleurs, des travaux de percement ont actuellement lieu pour atteindre la galerie A, où devra être aménagé un mémorial, et dont l'entrée est obstruée depuis 1948. D'autre part, la municipalité de Nordhausen, commune sur laquelle est installée le camp de Dora a organisé, le 3 octobre 1992, jour anniversaire de l'unité de l'Allemagne, une cérémonie du souvenir et une visite du camp, montrant ainsi son intérêt pour ce lieu.

Enfin, à la demande de ce ministère, le consulat général de France à Leipzig suit avec attention et vigilance ce dossier auquel le Gouvernement français attache la plus grande importance.

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