M. Philippe Darniche attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les inquiétudes exprimées par les exploitants agricoles du département de la Vendée, dans le cadre du projet de réforme des fermages et leur crainte de voir modifié le calcul des loyers des terres affermées ainsi que les modalités de variation de l'indice des fermages.
En effet, l'évaluation actuelle du prix des fermages pour le loyer des terres nues et des bâtiments d'exploitation résulte de la loi n° 95-2 du 2 janvier 1995 relative au prix des fermages, qui a individualisé en monnaie cette composante du bail rural. Par ailleurs, conformément aux dispositions de l'article L. 411-11 du code rural, les loyers des baux ruraux évoluent en fonction du revenu de l'activité agricole, chaque département définissant un indice reflétant la réalité agricole - l'indice de référence départementale des fermages (IRF), calculé à partir de l'évolution des revenus bruts d'exploitation agricole à l'hectare (RBEA) -, après accord entre les représentants des propriétaires bailleurs, souvent retraités agricoles, et des preneurs, après avis de la commission consultative paritaire départementale des baux ruraux.
Or, il semble aujourd'hui que les bailleurs, au risque d'être entendus, souhaitent que le système d'indexation soit remis en cause au profit d'un calcul basé sur l'évolution du prix du foncier qui ne cesse d'augmenter. Les terres et les bâtiments étant loués pour l'exercice d'une activité professionnelle, il serait donc logique que le revenu de cette activité demeure la référence pour l'indexation des fermages.
En conséquence, afin de ne pas décourager le fermage en France et répondre aux préoccupations de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de la Vendée (Fdsea 85), il lui demande si la réforme de modernisation du système d'indexation et de calcul des baux ruraux pourra favoriser durablement d'une part un juste équilibre dans le maintien des revenus agricoles des propriétaires bailleurs, et d'autre part des exploitants fermiers et métayers.