M. Alain Vasselle attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur les légitimes préoccupations exprimées par bon nombre de responsables départementaux d'associations de donneurs de sang bénévoles préoccupés par la réglementation les régissant au sein de l'Union européenne. Le Conseil des ministres européen de santé doit prochainement arrêter sa position commune quant à la directive européenne proposée par la commission établissant des standards de qualité et de sécurité concernant la collecte, les tests, le traitement, le stockage et la distribution de sang humain et de ses composants.
Nombreux sont les responsables associatifs départementaux qui s'inquiètent des propositions faites jusqu'à présent et leur éventuelle adoption en l'état. La fédération internationale des organisations de donneurs de sang (F.I.O.D.S.) dont est membre la Fédération française des donneurs de sang bénévoles (F.F.D.S.B.) estime qu'un principe essentiel devrait être impérativement respecté pour le sang, ses divers composants et dérivés, à savoir que les Etats membres participant ne devraient utiliser que le sang et les produits sanguins ayant été obtenus par les dons de sang non rémunérés.
Chaque pays membre de l'Union européenne devrait produire une autosuffisance en produits sanguins programmés dans le temps afin d'éviter certaines dérives ou abus inquiétants en termes d'éthique. Les principes de transparence et de traçabilité doivent guider en permanence les Etats en ce domaine, facilitant ainsi un retour massif des donneurs de sang aux associations bénévoles.
Ces propositions constituent une protection absolument nécessaire vis-à-vis des approvisionnements en sang, par lesquels l'Union européenne pourrait obtenir d'importantes quantités de sang et de plasma supplémentaires. Une nouvelle directive ne doit pas engendrer le risque d'inverser l'attitude des donneurs actuels.
Plusieurs millions de patients attendent avec impatience ces dons de sang obtenus grâce au bénévolat, créant ainsi une autosuffisance au sein de l'Union européenne en ayant recours au sang de donneurs sains. Toutes les études scientifiques prouvent qu'un don de sang payé est moins sûr qu'un don non rémunéré.
La Fédération internationale des organisations de donneurs de sang souhaite une reconnaissance officielle du sang humain (comme tout autre partie du corps), lequel ne doit pas être considéré comme une marchandise pouvant être obtenue contre une rémunération pour des raisons d'éthique et de respect des droits de l'homme.
En conséquence, il le remercie à l'avance de bien vouloir lui indiquer la position ministérielle face à cette délicate question et lui préciser dans quelle mesure le ministère entend donner une suite favorable à ces propositions exprimées par ces associations de donneurs de sang bénévoles dans le cadre européen.