M. le président. La parole est à M. Jean-Marc Boyer, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Jean-Marc Boyer. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Je le rappelle, 150 citoyens ont retenu dimanche dernier 149 propositions, pour nous dire comment nous loger, nous nourrir, nous déplacer, consommer, travailler et produire. Pendant neuf mois, en milieu fermé, 150 citoyens tirés au sort, non élus, triés sur le volet vert, et pas forcément vertueux, (Sourires.) ont travaillé.
Comment pourraient-ils être légitimes pour parler au nom de 66 millions d'habitants ? Leur avis doit être pris en compte par les décideurs politiques. Pourtant, ils n'ont nullement la légitimité d'élus de la Nation pour prendre des décisions au nom du peuple, lequel a pour représentants les élus municipaux, départementaux, régionaux et nationaux, à savoir les députés et les sénateurs.
M. Jérôme Bascher. C'est vrai !
M. Jean-Marc Boyer. Le Président de la République l'a confirmé hier : « Le plan de relance ne peut pas passer par les régions et les départements, si l'on respecte le calendrier électoral. » Quelle drôle de conception de la démocratie ! Comme si celle-ci était devenue un obstacle à l'efficacité ! Au contraire, en période de crise, la démocratie est, plus encore, une ressource.
Certaines propositions de la convention sont irréalistes et déconnectées du terrain. Je pense ainsi, monsieur le Premier ministre, à la proposition de limiter la vitesse à 110 kilomètres par heure sur les autoroutes. Êtes-vous prêt à renouveler l'expérience malheureuse des 80 kilomètres par heure ? Pensez-vous que la réduction du temps de travail à 28 heures payées 35 heures relancera l'économie ?
Attention aux interdictions et aux contraintes supplémentaires, que dénonçaient déjà nos « Gaulois réfractaires » dans nos territoires ! Attention à la promotion idéologique de fausses vérités !
M. Julien Bargeton. Quelle confusion !
M. Jean-Marc Boyer. En supprimant les vols intérieurs pour des prétextes environnementaux insuffisamment justifiés l'empreinte carbone de l'aérien est de 4,7 % , vous orientez nos territoires vers une décroissance mortifère, en les déconnectant des mobilités et de l'accessibilité.
M. le président. Veuillez conclure, mon cher collègue.
M. Jean-Marc Boyer. Monsieur le Premier ministre, vous le savez, ces propositions liberticides ne sont pas l'émanation de la volonté du peuple. (Protestations sur les travées des groupes LaREM et SOCR.) Pensez-vous qu'elles sauveront la France et la planète ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)