M. Jean-Pierre Masseret rappelle à M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme qu'après plus d'un an de négociations les Forges de Dilling, filiale d'Usinor, devaient reprendre le groupe sarrois Arbed Saarsthal. Décision qui, à bien des égards, aux yeux de l'ancienne direction d'Usinor, permettait à la sidérurgie française de renforcer ses positions sur le marché allemand.
Le rapport Gandois comporterait une remise en cause de ce projet difficilement conclu. On se souviendra, en effet, que les Allemands ont accusé les dirigeants du Land de Sarre de livrer l'industrie sidérurgique sarroise à l'étranger. Il lui demande de bien vouloir lui faire savoir si le Gouvernement entend maintenir les objectifs à ce sujet résultant des négociations antérieures ou s'il compte les dénoncer.
Il attire son attention sur la nécessité en la matière de favoriser une démarche plus européenne permettant les accords transfrontaliers.
Réponse. -Le gouvernement du Land de Sarre, actionnaire de Saarstahl, cherche pour cette entreprise un partenaire industriel. Disposant avec la société Dilling d'une implantation en Allemagne, Sacilor a été approché dès 1985 à ce sujet. Il appartient donc à son président d'apprécier l'intérêt stratégique d'un éventuel rapprochement.
Il faut d'ailleurs noter que des coopérations entre sidérurgistes de la C.E.E. peuvent se révéler intéressantes en un temps où le marché européen s'affirme de plus en plus comme une réalité. Mais ce type de coopération ne passe pas obligatoirement par des prises de participations ou par le rapprochement de sociétés qui n'ont pas achevé leur propre restructuration.
L'Etat-actionnaire veillera en tout cas à ce que les décisions prises soient compatibles avec la mission confiée au président commun de Sacilor et d'Usinor qui consiste à redresser le plus rapidement possible mais également de façon durable les comptes et la compétitivité de ces groupes.