M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de la culture, de la communication, des grands travaux et du Bicentenaire quel parti compte-t-il prendre pour le réaménagement des jardins des Tuileries. Entre la reconstruction à l'identique, dessinée par Le Nôtre et une création contemporaine époustouflante, il est possible de déterminer, pour un créateur, le lieu de perspective, d'agrément et de plaisir que les habitants de la capitale et les amoureux de Paris aimeraient trouver.
Réponse. - Le projet de restauration des Tuileries a été engagé en 1990. Les propositions de huit paysagistes français et étrangers seront connues le 30 juin. Le Président de la République choisira alors le lauréat. Les travaux devraient commencer dès l'hiver 1990-1991 afin qu'une portion significative du jardin puisse être inaugurée le 21 septembre 1992, à l'occasion du Bicentenaire de la République.
La reconstitution à l'idendique du jardin de " Le Notre " rencontrerait de nombreuses difficultés : le palais, en fonction duquel le jardin avait été conçu, a disparu ; les aménagements de " Le Notre " correspondaient aux besoins d'une cour de trois cents personnes ; les treillages fragiles, les bosquets et les nombreux cabinets de verdure seraient peu adaptés à la fréquentation actuelle (20 000 personnes par jour en moyenne et beaucoup plus les jours d'été).
Le projet future devra donc concilier respect du passé et modernité. Les éléments anciens devront être mis en valeur : le découpage en " carreaux " du grand bosquet, héritage du jardin de la Renaissance ; l'ensemble architectural de " Le Notre " et quelques colonnes du palais disparu ; les sculptures de Marly.
Les paysagistes devront se garder du pastiche et affirmer une vision contemporaine de l'art des jardins par une utilisation original des formes, des couleurs, des végétaux, de l'eau et de la lumière. Ils ne devront oublier aucune des utilisations actuelles du jardin et auront à prendre en compte les besoins de tous les publics.