M. Pierre Laffitte attire à nouveau l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'équipement, du logement, des transports et de la mer, chargé de la mer, sur l'urgence que représente la mise en place d'une réglementation visant à améliorer la sécurité en mer, afin de mieux assurer la protection des plaisanciers et des baigneurs.
L'apparition et la prolifération d'engins à moteur potentiellement dangereux a, en effet, rendu encore plus vivace le besoin d'une telle réglementation. Pierre Laffitte avait attiré l'attention sur ce point le 29 octobre 1987 par la question n° 8236. La réponse qui lui avait été faite le 24 décembre 1987 (J.O., Sénat, Débats parlementaires, questions) indiquait qu'effectivement ce problème était sérieux et qu'une étude était entreprise sur les nuisances.
Elle indiquait qu'un renforcement des contrôles et de la répression des abus serait mis en place et qu'une campagne de sécurité concernant les loisirs nautiques serait lancée. Il semble essentiel que l'actuel Gouvernement reprenne ces projets. Quand bien même la mer ne serait pas devenue " le lieu de tous les dangers " (sic), on ne saurait admettre un été de plus sans que la sécurité ne soit assurée de façon adéquate par une réglementation adaptée.
La mesure la plus urgente prévue dans le rapport Leclair consiste à modifier les textes répressifs existants afin de permettre aux tribunaux de sanctionner beaucoup plus sévèrement les attitudes irresponsables des contrevenants à la réglementation en vigueur. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir envisager avant l'été, accompagnée d'une campagne de publicité adéquate, la réforme de ces divers textes, notamment de l'article 63 du code disciplinaire de la marine marchande qui ne prévoit que des amendes de 180 à 15 000 francs et/ou six jours à six mois d'emprisonnement en cas de vitesse excessive.
Considérant que c'est le genre d'infraction qui provoque la majeure partie des accidents en mer au cours de la période estivale, il est de la première urgence que le Gouvernement prenne les mesures qui s'imposent. En ce qui concerne la prévention, il serait souhaitable qu'une véritable politique soit définie sur ce thème afin de sensibiliser et de responsabiliser tant les plaisanciers que les loueurs d'embarcations dotées ou non de moteur.
Pour ce faire, il est impératif que le ministre de la mer donne toutes instructions à ses représentants (préfets et préfets maritimes) pour que les résultats d'une telle action puissent être tangibles. Les fonctionnaires affectés à la surveillance du littoral et à la répression des contrevenants devront également être dotés de moyens adaptés à leur mission, en particulier d'embarcations suffisamment puissantes pour poursuivre, le cas échéant, toute tentative de délit de fuite après une infraction : 1° aux maires d'assurer leurs pouvoirs de police dans la zone de 300 mètres ; 2° au Gouvernement de définir et de mettre en oeuvre une véritable offensive visant à garantir les lieux de baignade et de plaisance comme lieux de loisirs et de sérénité.
L'année 1989 ayant révélé l'insuffisance et souvent l'inadaptation des moyens mis en oeuvre, il lui demande de préciser la politique du Gouvernement en la matière pour 1990.