M. le président. La parole est à M. Hervé Marseille, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées des groupes INDEP et Les Républicains.)
M. Hervé Marseille. Madame la Première ministre, avec les collègues de mon groupe, j'ai souhaité attirer votre attention sur un sujet qui nous préoccupe gravement : la dégradation de notre relation avec les pays du Maghreb, et en particulier avec le Maroc.
M. Roger Karoutchi. Très bien !
M. Hervé Marseille. Je me suis rendu dans ce pays voilà peu avec le président de la commission des affaires étrangères, Christian Cambon, et une délégation du groupe d'amitié France-Maroc du Sénat. Nous avons pu mesurer l'état de dégradation de la relation entre nos deux pays. Ainsi, nous avons été reçus non pas au Parlement ou dans les ministères, mais au siège des partis ou au domicile de nos hôtes, où l'accueil est, certes, chaleureux.
Depuis deux ans, le Maroc, qui est pourtant historiquement, et de longue date, un pays ami, avec lequel nous avons beaucoup d'intérêts, et qui est en quelque sorte « nos yeux et nos oreilles » dans cette région, a une relation difficile avec la France.
Cette relation n'est pas exclusive de ce que nous pouvons faire, de façon équilibrée, avec l'Algérie, comme cela a été le cas pendant de nombreuses années.
Nous avons consenti de gros efforts en direction de l'Algérie. Le Président de la République s'y est rendu. Puis, ce fut votre tour peu de temps après, madame la Première ministre ; vous étiez accompagnée d'une grande délégation. Mais, force est de le constater, ces renoncements auxquels nous avons consenti ont été couronnés de peu de succès, à en juger par les dernières mesures prises par le gouvernement algérien, qui a cru devoir réintroduire dans l'hymne national un couplet assez peu amical à l'endroit de la France. (M. Roger Karoutchi acquiesce.)
Le Président de la République a reçu hier Mme Giorgia Meloni. Ce qui nous lie à l'Italie, au Maroc et à l'Algérie, l'Union pour la Méditerranée, est « en rade » - il n'y a pas d'autre mot - depuis plusieurs années.
Pour affirmer la place de la France en Méditerranée, engager un dialogue utile sur les problèmes migratoires et peser au sein de l'Union européenne, il est indispensable que nous relancions l'Union pour la Méditerranée et que nous puissions travailler de nouveau, dans des conditions de confiance, avec le Maroc, parce que les Marocains sont nos amis au Maghreb. (Marques d'impatience sur les travées du groupe SER.)
M. le président. Il faut conclure, mon cher collègue.
M. Hervé Marseille. Madame la Première ministre, quelle initiative comptez-vous prendre pour relancer l'Union pour la Méditerranée et nos relations avec le Maroc ? (Applaudissements sur les travées des groupes UC, RDSE, INDEP et Les Républicains.)