Mme Paulette Fost attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la solidarité, de la santé et de la protection sociale, chargé de la famille, sur la légitime réprobation et l'émotion de la population, des syndicats de salariés, de l'industrie pharmaceutique et des syndicats médicaux français, face au projet de décret présenté, à la C.N.A.M.T.S. en juillet tendant à rationner encore plus les soins médicaux.
En effet, les nouvelles mesures préconisées s'ajoutent aux suppressions et réductions de remboursements intervenues ces dernières années et introduisent une notion financière de rentabilité dans le traitement médical. Il s'agit d'une nouvelle atteinte au droit à la santé et à des soins de qualité pour tous, puisque en restreignant à nouveau le remboursement des médicaments (avec la réapparition de la notion de " médicaments de confort ") il s'agit de faire supporter par les malades eux-mêmes et leurs familles de nouvelles charges, ce qui accentue l'inégalité devant la maladie en pénalisant les moins fortunés.
D'autre part, ce projet de décret porte atteinte à la liberté de prescription des médecins, remet en cause leur formation initiale et continue (puisque ceux-ci n'auraient plus la possibilité d'utiliser des médicaments qui peuvent avoir une efficacité plus large que celle prévue initialement). De plus, les restrictions en matière d'autorisation de mise sur le marché d'un nouveau médicament sont envisagées dans une optique de rentabilité et non en considération de leur intérêt scientifique.
Il est enfin officiellement reconnu que le projet de décret alourdira les procédures de contrôle et allongera les délais de remboursement. Elle déplore l'absence totale de concertation et de négociation avec les intéressés, propose d'engager un véritable et large débat sur la mise en oeuvre d'une politique ouvrant le droit à la santé pour tous les citoyens.
Elle rappelle au ministre que des priorités sont indispensables pour assurer ce droit : par exemple, développer la prévention, défendre la santé sur les lieux de travail et à l'école sont notamment des atouts pour le pays, qui nécessitent une réforme du financement de la protection sociale. Il convient de dégager de nouveaux moyens en relançant l'emploi et la création de richesses et en taxant les revenus financiers à 13,6 p. 100 comme les revenus salariés.
Elle lui demande quelles mesures il compte prendre en ce sens et pour retirer définitivement son projet.