M. le président. La parole est à M. Gilbert-Luc Devinaz, pour le groupe socialiste et républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SOCR.)
M. Gilbert-Luc Devinaz. Ma question s'adresse à Mme la ministre de la transition écologique.
Madame la ministre, le constat du Haut Conseil pour le climat est clair et sans appel : manque de suivi des politiques annoncées, manque de fermeté dans le pilotage, autrement dit, la France, au lieu de rattraper les retards du passé, en accumule de nouveaux.
La crise que nous vivons illustre la vulnérabilité de nos sociétés aux chocs, choc sanitaire aujourd'hui, choc climatique demain. Nous sommes presque tous d'accord sur le constat : c'est le moment ou jamais de concilier relance de l'activité et engagement fort dans la lutte contre le changement climatique, surtout quand l'État investit autant d'argent dans l'économie.
Il n'y a pas d'amour, seulement des preuves d'amour ! Où sont les preuves d'une relance industrielle plus durable ?
Le Président de la République a annoncé vouloir relocaliser une partie de l'industrie du médicament. Que voit-on ? Dans le Rhône, 128 salariés de l'entreprise de médicaments Famar seront licenciés fin juillet. Une semaine après l'installation d'une nouvelle usine sur la métropole de Lyon, Sanofi annonce un plan de licenciement de 1 000 personnes en France
Qu'en sera-t-il des belles déclarations pour une relance plus verte ?
Pour l'instant, je ne vois rien dans le projet de loi de finances rectificative. Pour autant, ce ne sont pas les actions qui manquent, notamment dans un secteur qui compte des entreprises non délocalisables au service de l'amélioration des logements, un secteur qui aidera plus de 5 millions de personnes souffrant de précarité énergétique, 5 millions de personnes qui payent cher leur chauffage, qui ont trop froid l'hiver, trop chaud l'été et des problèmes de santé.
Madame la ministre, combien d'argent allez-vous débloquer pour aider à la rénovation énergétique des bâtiments ? (Applaudissements sur des travées du groupe SOCR.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée du logement.
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la transition écologique, chargée du logement. Je vous remercie de cette question, monsieur le sénateur. Elle me permet d'affirmer mon engagement complet, en tant que ministre du logement, sur la rénovation énergétique des bâtiments, dans la continuité de celui de Julien Denormandie, qui a toujours dit qu'il était autant le ministre de la rénovation que celui de la construction.
Cet engagement complet s'inscrit au sein du grand ministère de la transition écologique, ce qui nous permettra, sous l'autorité du Premier ministre et du Président de la République, de gagner encore en cohérence, en efficacité et en capacité à agir sur ce sujet.
Vous avez raison, la rénovation énergétique des bâtiments est clé en France, pour le climat, pour la planète, pour le pouvoir d'achat et pour notre activité économique.
En effet, elle constituera un élément important du plan de relance pour soutenir l'économie, l'activité et nos artisans.
Par ailleurs, le Haut Conseil pour le climat l'a encore dit : le bâtiment est la deuxième cause d'émissions de gaz à effet de serre en France, donc un gisement énorme d'économies d'énergie et d'efficacité en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Enfin, je pense à toutes les personnes en situation de précarité énergétique, qui vivent mal dans leur logement, dont les factures sont élevées et que nous devons accompagner.
Comment faire plus ? Le Président de la République a annoncé 15 milliards d'euros dans le plan de relance pour la transition écologique, au sein duquel la rénovation énergétique aura toute sa place.
D'ores et déjà, l'an dernier et cette année, nous consacrons plus de 3,5 milliards d'euros d'argent du budget et des grands énergéticiens à cette politique publique. Nous avons multiplié par trois le nombre de gestes qui ont été faits par les ménages l'année dernière en matière d'isolation ou de changement de chaudière.
Nous serons au rendez-vous de cette belle politique, parce que les Français en ont besoin ! (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)