M. Robert Pontillon appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les difficultés inévitables de la rentrée scolaire de septembre prochain dans les différents niveaux, notamment élémentaire, liées à la décision de supprimer 800 emplois dans le budget 1987. Dans les Hauts-de-Seine, l'application de ces mesures se traduirait par la suppression de 60 postes dans les maternelles et écoles primaires, et de 48 emplois de stages annuels de spécification.
Pour sa part, l'école noramle d'Antony se verrait affectée par la disparition de 20 postes, notamment dans les secteurs scientifique et technologique. Ainsi, le département subirait 57 fermetures de classes, 24 réservations, et la suppression de 34 postes de remplacement. Ces perspectives semblent résulter d'un jugement statique, qui ne prend pas en compte les évolutions du département sur quatre aspects fondamentaux : 1° les Hauts-de-Seine ne connaissent pas de baisse démographique, les effectifs scolaires élémentaires restent stables, voire en légère progression ; 2° le département connaît le taux d'encadrement le plus défavorable de France, avec un personnel jeune dominante féminine ; 3° il occupe l'avant-dernier rang pour les retards scolaires : 1 enfant sur 3 en moyenne se trouve en situation de retard scolaire mesuré en CM 2, soit 23 000 enfants ; 4° cette partie de la région parisienne constitue une zone particulièrement vulnérable, économiquement affectée par l'aggravation du chômage, les problèmes de désindustrialisation progressive, et des problèmes urbains de quartier souvent dramatiques.
A ces données de base s'ajoute au plan pédagogique la contrainte spécifique qui résulte d'une forte proportion d'enfants non totalement francophones. Dès lors, il lui semble que l'économie ainsi réalisée sur le budget de l'Etat paraît singulièrement dérisoire au regard des difficultés nouvelles qui apparaîtront au plan de la surpopulation des classes, et des moyens mis en oeuvre pour faire face aux remplacements et à la formation des maîtres.
Aussi considère-t-il qu'il serait indispensable de revenir sur une mesure sans précédent, puisque jamais depuis la Libération, le nombre d'enseignants en primaire n'avait diminué dans notre pays, Il lui demande donc de bien vouloir indiquer : 1° quelles sont les raisons qui justifient de telles suppressions ; 2° quels critères de calcul permettent d'établir les prévisions d'effectifs ainsi que les analyses du taux d'évaporation, dès lors que tout indique que les tendances du passé ne se prolongeront pas ; 3° comment envisage-t-il d'informer les associations de parents d'élèves sur les mesures qui se préparent, et qui risquent de bouleverser la vie scolaire dans le département.