M. Gérard Miquel attire l'attention de M. le secrétaire d'État à la défense, chargé des anciens combattants sur la situation des anciens incorporés de force dans le RAD et le KHD.
Ceux d'Alsace et de Moselle, abandonnés à leur sort par l'annexion de fait, ont connu un sort tragique : plus de 40 000 d'entre eux sont morts. Ceux incorporés de force dans les organisations paramilitaires ayant survécu n'ont pas été indemnisés car ils n'ont pas participé aux combats, contrairement à ceux qui l'ont été.
Aucune solution d'indemnisation n'a été trouvée depuis soixante ans sur ce chapitre douloureux de l'histoire de notre pays. Il semblerait que les statuts de la fondation Entente francoallemande (FEFA) qui gère les fonds versés par l'Allemagne pour l'indemnisation de l'incorporation de force, ne visent pas ces personnes.
Or, cette Fondation s'était engagée en juin 1998 à débloquer des fonds à la condition expresse que l'État français participe, lui aussi, au financement, à hauteur de 50 %. Depuis cette date, la situation est restée telle quelle. Ce blocage est d'autant plus grave et incompréhensible que le précédent ministre en charge des anciens combattants avait déclaré en novembre 2006, lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2007 au Parlement, qu'il était impossible pour l'État français d'indemniser les hommes et les femmes incorporés de force dans les organisations paramilitaires allemandes du RAD et du KHD tant que la Fondation n'avait pas fait le premier pas.
Or, il convient de se souvenir qu'en 1995, les personnes transférées en Allemagne et placées en rétention dans des camps spéciaux, appelées PRO (patriotes résistants à l'occupation) ont, elles, bénéficié d'une indemnisation de 1 390 euros versée par l'État français. Ce dernier a donc déjà indemnisé des AlsaciensMosellans victimes du régime nazi alors qu'il n'était pas l'auteur des dommages dont ils ont eu à souffrir.
Les personnes concernées ont aujourd'hui au moins 80 ans. Leur état de santé étant fragile, le règlement de ce dossier s'opèrera de facto, en silence, du fait de la disparition progressive des derniers anciens incorporés de force dans le RADKHD encore en vie. Par conséquent, il lui demande quelles solutions il envisage de prendre afin d'indemniser et d'assurer au plus vite, la reconnaissance des souffrances tant physiques que morales endurées par ces victimes oubliées de la Seconde Guerre mondiale.