M. Marc Daunis attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur la situation de crise du secteur forestier et en particulier sur le patrimoine forestier communal et l'Office national des forêts (ONF). Plus de 11 000 communes sont propriétaires de forêts. Ces forêts procurent des ressources aux communes grâce à la vente des bois ou à la location des chasses, participent à la protection des ressources en eau, à la stabilisation des sols, notamment en zone de montagne, à la captation du carbone, à la préservation de la biodiversité.
Elles accueillent naturellement le public dans des paysages qui nous sont chers. Afin de s'assurer de la permanence et de la qualité du patrimoine forestier communal, et à l'instar des forêts domaniales, propriétés de l'État, les forêts des collectivités relèvent du régime forestier. L'ONF est chargé de la mise en oeuvre de ce régime qui offre une garantie de gestion durable des forêts publiques.
L'ONF constitue l'un des derniers services publics en milieu rural, et les maires y sont très attachés. Force est de constater que la situation de l'ONF est devenue très difficile et que de nombreux élus estiment que des menaces pèsent sur l'existence même de cet établissement si nécessaire à la gestion durable des espaces forestiers.
Si la Fédération nationale des communes forestières ne considère pas anormal qu'un établissement public et industriel tel que l'ONF doive présenter des comptes équilibrés, elle dénonce les charges supplémentaires de la révision générale des politiques publiques (RGPP) qui, notamment, ne tient pas compte du retournement du marché du bois qui a fortement diminué les recettes des communes.
Par ailleurs, d'année en année, le budget pour la forêt n'a fait que se réduire, tout comme les effectifs de l'ONF. Alors que la forêt couvre 27 % du territoire métropolitain, n'y-a-t-il pas contradiction entre la volonté affichée de relancer la filière forêt-bois et la réduction drastique des crédits attribués au secteur forestier ? De nombreux maires expriment leur inquiétude.
Ils réclament, notamment, le maintien des personnels de l'ONF pour la gestion des forêts communales, l'étalement des charges supplémentaires imposées à l'ONF par la RGPP, l'intensification des politiques territoriales de la forêt et du bois dans le cadre du plan de relance de la filière, la mise en place du fonds de mobilisation des bois annoncé par le ministre de l'agriculture à l'issue des assises de la forêt au printemps 2008 afin de répondre aux besoins de l'industrie de développer les énergies renouvelables et d'accroître l'emploi en milieu rural.
À l'heure du développement durable et des ambitions des projets de lois du Grenelle, ne s'agit-il pas de conforter les missions de service public de l'ONF plutôt que les contrarier ? Alors que la filière bois peut devenir une filière d'avenir pour les territoires ruraux, que la commercialisation du bois constitue un élément indispensable à la relance de l'économie (l'ONF commercialise 40 % des bois mis sur le marché), ne peut-on entendre les élus et l'ensemble des professionnels de la filière bois ? Il le remercie d'apporter des réponses rapides pour faire face à cette situation qui ne peut perdurer.