M. Yves Chastan attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur la situation des titulaires de diplômes de docteur en médecine hors Union européenne exerçant en France en milieu hospitalier et qui ne peuvent bénéficier des mesures dérogatoires prévues par l'article 83 de la loi n° 2006-1640 du 21 décembre 2006 de financement de la sécurité sociale pour 2007 qui a modifié la procédure d'autorisation d'exercice (PAE) des praticiens à diplômes hors Union européenne.
En effet, cette loi se voulait une réponse adéquate à la situation confuse dans laquelle se trouvent les praticiens à diplôme étranger : elle prévoit des mesures exceptionnelles jusqu'au 31 décembre 2011 pour les médecins ayant exercé des fonctions rémunérées avant le 10 juin 2004, en leur permettant de passer un examen (liste C) au lieu d'un concours (liste A) pour les épreuves de vérification des connaissances de la PAE.
Les lauréats de cet examen peuvent obtenir l'autorisation d'exercice de la profession après trois années de fonctions dans un établissement agréé pour la formation des internes et un passage devant une commission d'autorisation par spécialité.
Cependant, les praticiens arrivés après le 10 juin 2004 ne peuvent bénéficier de cette dérogation, sachant que beaucoup de spécialités ne sont pas ouvertes dans la liste A alors qu'elles le sont dans la liste C, et qu'il n'y a aucune prise en compte des années d'exercice et du service rendu en France.
Aujourd'hui, cette loi semble donc en décalage avec la réalité sur le terrain du fait de la démographie médicale déficiente en France, notamment dans les zones rurales, qui n'attirent pas les médecins français. De plus, elle crée un clivage au sein même des praticiens à diplôme étranger, avec cette scission entre l'avant et l'après 10 juin 2004.
Les syndicats estiment à environ 7 000 le nombre de médecins qui ont commencé à exercer en France après cette date, et qui pourraient contribuer à pallier le problème des déserts médicaux.
Les chefs de service, les directeurs d'établissement mais aussi bien sûr les patients s'inquiètent de la précarité de la situation de ces médecins et nous sommes toujours à la lisière de la fermeture d'un service ou au moins de dysfonctionnements graves. Les services qu'ils rendent sont tout à fait remarquables, et il est dramatique de devoir se passer de leurs compétences en raison de l'inadaptation de la loi.
Dès lors, il lui demande quelles sont les mesures envisagées par le Gouvernement, qui permettraient de remédier à cette situation.