M. Stéphane Demilly attire l'attention de M. le ministre auprès du Premier ministre, chargé des outre-mer sur la situation pénitentiaire à Mayotte où il s'est rendu en mai 2024 dans le cadre d'un déplacement de la délégation sénatoriale aux outre-mer et en tant que rapporteur pour le bassin océan indien.
La situation y est explosive. Il vient de remettre, avec son collègue Georges Patient, un rapport à ce sujet et, avec ses collègues de la délégation, s'est rendu à Majicavo, une prison sur-saturée, et c'est un doux euphémisme de le dire... Quatre, voire cinq détenus s'entassent dans des cellules de 13 mètres carrés prévues pour deux personnes. Il y a en tout 650 détenus pour 278 places.
Le chef d'établissement de la prison a annoncé sa démission de l'administration pénitentiaire le 7 octobre 2024, pour dénoncer la situation de surpopulation carcérale et les mutineries régulières, dont celle du 28 septembre 2024, à laquelle a pris part plus d'une centaine de détenus. La tension est à son paroxysme.
La conséquence de cette surpopulation est l'embolisation de tous les services pénitentiaires pour les détenus: mauvais accès aux démarches administratives, aux terrains de sport, au service médical, au secteur scolaire... On déplore également une absence totale de moyens pour lutter contre la récidive, de projets de réinsertion ou encore de soins psychiatriques...
En mars 2022, le Gouvernement s'était engagé à construire un nouvel établissement. Aucune décision n'a pour l'instant été actée.
Il l'interroge ainsi pour savoir si les appels à l'aide mahorais vont être entendus à Paris, si le projet d'un second établissement pénitentiaire restera au stade des promesses et, surtout, quelles réponses apporter à l'ultra-violence qui règne à Mayotte où la jeunesse a l'impression de n'avoir aucun horizon.