M. Louis Virapoullé attire l'attention de M. le ministre des postes, des télécommunications et de l'espace sur la situation particulièrement préoccupante de la poste dans le département de la Réunion. La vétusté et l'exiguïté de nombreux bureaux de poste, le sous-effectif chronique, les spécificités de ce département contribuent à l'inexorable dégradation de ce service public et, de ce fait même, du service rendu aux usagers.
Il lui demande de bien vouloir prendre toutes dispositions visant à mettre fin à cette situation maintes fois dénoncée par les élus, les organisations syndicales et professionnelles et les usagers, afin que la poste puisse jouer de manière efficace le rôle essentiel qui devrait être le sien.
Réponse. - En règle générale, la détermination des effectifs nécessaires à l'exécution des services de la poste dans un département résulte de l'analyse des éléments statistiques relatifs à l'activité des établissements et au trafic écoulé annuellement par ce département. Une comparaison du taux d'emplois postaux implantés par 10 000 habitants dans des départements différents ou analysé au travers d'une moyenne nationale ne saurait être en soi pleinement significative.
En ce qui concerne la Réunion, on observe, par rapport à la métropole, une moindre consommation postale pour le courrier, tant au dépôt (66 objets par habitant et par an, contre 276 pour la moyenne nationale) qu'à la distribution (95 objets par habitant et par an, contre 320 au plan national). De même, l'activité relative aux services financiers demeure inférieure à la moyenne française.
On dénombre actuellement pour 1 000 habitants 32 titulaires d'un compte-chèque postal et 315 détenteurs d'u
n livret de Caisse nationale d'épargne en Réunion, contre respectivement 153 et 360 en métropole. Il est cependant incontestable que le trafic postal global augmente depuis plusieurs années en Réunion à un rythme moyen supérieur au taux d'accroissement enregistré en France continentale. Cette situation découle, pour une large part, de l'accroissement soutenu de l'activité représentée par le paiement aux guichets de diverses prestations à caractère familial ou social, dont le R.M.I. institué récemment.
La direction générale de La Poste en a d'ailleurs tenu compte en matière d'attribution d'emplois au cours des derniers exercices budgétaires dans un souci d'adaptation des effectifs à l'évoluton du trafic. C'est ainsi que le cadre départemental d'emplois de titulaires s'est accru depuis 1988 de 27 unités, dont 19 implantées au titre du budget de 1990.
Une telle évolution est loin d'être défavorable au département de la Réunion si l'on considère le nombre des réductions d'emplois budgétaires intervenues dans la même période au plan national (2 316 en 1988, 1 555 en 1989 et 415 en 1990). Parallèlement, l'action de modernisation des services entreprise en 1989 s'est traduite par la mise en oeuvre d'un programme d'informatisation des bureaux de poste et a déjà permis d'équiper sept établissements réunionnais de micro-ordinateurs, d'implanter deux distributeurs de billets de banque.
Cet effort, qui vise également à améliorer les conditions de travail du personnel, sera poursuivi courant 1990 avec l'informatisation de dix autres bureaux et l'intallation de deux nouveaux automates financiers. Il reste toutefois prévisible que la croissance du trafic postal en Réunion demeurera soutenue au cours des prochaines années.
A cet égard, une étude est entreprise en vue d'examiner sous ses principaux aspects la situation de La Poste dans ce département : infrastructures immobilières, présence postale, niveau d'effectifs, modernisation del'exploitation et analyse des spécificités locales qui influent sur le fonctionnement des services.
Les conclusions de cette étude seront bien entendu prises en considératon pour la préparation des prochains budgets.