M. André Fosset appelle l'attention de M. le ministre délégué au tourisme sur la gravité de la crise frappant les communes concernées par les sports d'hiver. En effet, au-delà de la situation climatique et des mesures ponctuelles annoncées, il apparaît, selon une récente étude de l'INSEE, que, depuis trois ans, les familles françaises se désintéressent des sports d'hiver, à cause, bien sûr, du manque d'enneigement, mais surtout parce que ces vacances d'hiver coûtent trop cher.
Il lui demande la suite qu'il envisage de réserver à cette étude, comme il l'avait fait par sa question écrite n° 08417 du 15 février 1990, restée à ce jour sans réponse.
Réponse. - Dans les années 1970-1980, la pratique des sports d'hiver en France a connu une très forte croissance, résultat de la politique volontariste menée par l'Etat dans les années 1970 qui a permis de doter la France d'un ensemble de stations de sports d'hiver unique au monde. Le taux de départ des français en long séjour aux sports d'hiver (plus de quatre nuits), qui était de 6,6 p. 100 au cours de la saison 1977-1978, a atteint son maximum, avec 10 p. 100 de la population française partie en long séjour au cours de la saison 1983-1984.
Le marché des départs en long séjour en vacances de sports d'hiver s'est alors stabilisé autour de 9 p. 100 (8,8 p. 100 en 1984-1985, 9,6 p. 100 en 1985-1986, 8,8 p. 100 en 1986-1987 et 1987-1988) avant de connaître deux saisons très médiocres (7,9 p. 100 en 1988-1989 et 7,1 p. 100 en 1989-1990) dues au manque de neige.
Plusieurs études ont été menées pour analyser cette attitude des familles françaises. La saison 1990-1991, correctement enneigée, a vu le taux de départ des français aux sports d'hiver en long séjour remonter à 8,4 p. 100. La saison qui vient de se terminer a été satisfaisante et le taux de départ en long séjour devrait avoisiner 9 p. 100 pour l'hiver 1991-1992.
Si l'on prend comme référence, le chiffre d'affaires des remontées mécaniques, on constate qu'avant les deux hivers sans neige, la recette maximum, soit 2,75 milliards, avait été obtenue en 1987-1988. Or le chiffre d'affaires des remontées mécaniques a atteint 3,7 milliards pour la saison qui vient de se terminer (1991-1992), chiffre record jusqu'à présent.
On peut donc considérer qu'avec le retour d'hivers normalement enneigés, les Français ont retrouvé le chemin des stations de sports d'hiver même si désormais le marché doit en effet être considéré comme arrivé à maturité et ne devrait plus connaître les forts taux de croissance de la décennie 1970-1980.
Le ministère du tourisme, conscient de l'évolution du marché des sports d'hiver a fait réaliser, en 1990, une étude sur le comportement de la clientèle française. Cette étude montre que le comportement s'est modifié et que désormais il y a moins de clients fidèles, plus de clients occasionnels. La clientèle est moins sportive même si elle reste toujours très attachée au ski et à la montagne enneigée.
Aujourd'hui la clientèle privilégie le ski-détente et les stations doivent réfléchir à une politique permettant de fidéliser ce type de clientèle très sensible à la qualité des stations, à leur animation et à la conjoncture économique. Compte tenu de ce contexte, le ministère du tourisme s'est associé aux professionnels et aux collectivités concernés pour mettre en oeuvre une campagne de communication axée sur le thème de la diversification des activités et qui devrait se poursuivre en automne prochain pour la troisième année consécutive.
Le ministre du tourisme a également mis en place en 1991, un " Plan Montagne " qui, entreautres objectifs, se propose de conquérir de nouvelles clientèles françaises et européennes, en favorisant le changement d'image du tourisme d'hiver : notamment une montagne française plus familiale et plus familière.
Ce plan insiste sur la recherche de la qualité et propose la mise en place de " projets-stations " visant à : maîtriser le rythme de la production immobilière ; conquérir de nouvelles clientèles ; diversifier les équipements et les produits ; améliorer la qualité des services. La recherche de la qualité s'est traduite par la réalisation de plans-qualité dans une vingtaine de stations de sports d'hiver.
A ce jour, dans le cadre des " projets de station ", une trentaine de collectivités supports de stations de sports d'hiver, ont bénéficié d'une aide du ministère du tourisme pour réaliser un audit. Cet audit doit permettre de mettre à plat le fonctionnement de la station, recenser ses points forts et ses points faibles, éventuellement mesurer l'étendue exacte des difficultés financières et dégager un certain nombre d'orientations prioritaires permettant d'afficher la stratégie de développement de l'ensemble des acteurs locaux.
Par la suite, cette réflexion stratégique doit mener à l'élaboration et à la mise en place d'un " plan de station " pour lequel l'Etat pourra apporter une aide financière pour les actions qui répondront le mieux aux objectifs généraux visés par le plan montagne. L'Etat consacrera 125 MF sur cinq ans au plan montagne, dont 35 MF pour les seuls projets de stations dont l'élaboration est en cours.
; une trentaine de collectivités supports de stations de sports d'hiver, ont bénéficié d'une aide du ministère du tourisme pour réaliser un audit. Cet audit doit permettre de mettre à plat le fonctionnement de la station, recenser ses points forts et ses points faibles, éventuellement mesurer l'étendue exacte des difficultés financières et dégager un certain nombre d'orientations prioritaires permettant d'afficher la stratégie de développement de l'ensemble des acteurs locaux.
Par la suite, cette réflexion stratégique doit mener à l'élaboration et à la mise en place d'un " plan de station " pour lequel l'Etat pourra apporter une aide financière pour les actions qui répondront le mieux aux objectifs généraux visés par le plan montagne. L'Etat consacrera 125 MF sur cinq ans au plan montagne, dont 35 MF pour les seuls projets de stations dont l'élaboration est en cours.