M. Cyril Pellevat attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la situation des travailleurs frontaliers en Suisse placés en télétravail.
Pour endiguer la propagation du coronavirus, et à la demande du Gouvernement, l'activité professionnelle a été strictement limitée au télétravail et reprend désormais dans un cadre réglementé. Néanmoins, pour éviter une seconde vague, la solution du télétravail reste privilégiée. Les travailleurs frontaliers exerçant en Suisse saluent l'action du Gouvernement dans la gestion de cette crise, mais s'interrogent quant aux dispositions prises pour garantir leur statut.
En effet, ces derniers se retrouvent dans la situation de travailleurs à plein temps sur le sol français employés par une firme étrangère en raison du télétravail. En théorie, lorsqu'un employé de nationalité suisse ou un ressortissant de l'Union européenne d'une entreprise suisse travaille 25 % ou plus de son temps chez lui en France, il est assujetti au régime de sécurité sociale français.
Le 19 mars 2020, les autorités françaises ont déclaré qu'« un accroissement du temps passé sur le territoire français dû au recours accru au télétravail n'aura pas d'impact en matière de couverture sociale ». Néanmoins, la fin de l'état d'urgence sanitaire se profile et avec elle, le retour au régime traditionnel de couverture sociale.
Les travailleurs frontaliers informent le Gouvernement que les entreprises suisses, elles-mêmes fragilisées financièrement par la crise du Covid-19, ne seront pas en mesure de supporter une éventuelle taxation française si un recours au télétravail supérieur à 25 % était taxé.
Une telle perspective précipiterait les entreprises suisses à reprendre le travail avec présence physique, ce qui n'est pas souhaitable au vu des recommandations sanitaires ; ou pire encore, les obligerait à licencier leurs employés résidant sur le sol français pour s'affranchir des dépenses de couverture sociale.
C'est pourquoi il demande le maintien du « gel » de la contrainte des 25 % maximum de travail effectué en France jusqu'à ce qu'une solution concordante avec les nouvelles dispositions sanitaires soit trouvée. Il serait par ailleurs souhaitable de revoir à la hausse cette limite de 25 %. En effet, une augmentation pérenne du télétravail est plus que souhaitable en ce que cela permettrait de réduire les embouteillages et la pollution inhérente aux migrations pendulaires.