Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, sur la situation des attachés linguistiques qui jouent un rôle important dans la promotion de la culture, de la langue et de la civilisation françaises. Des mesures se préparent à leur égard concernant la revalorisation du statut des personnels chargés de la coopération linguistique et éducative dans les ambassades.
De plus, les efforts d'une partie de ces personnels seraient mis en cause par des restrictions budgétaires drastiques. Ces projets, en partie préoccupants, s'élaborent sans aucune concertation. Elle lui demande les mesures qu'il compte prendre pour associer ces personnels aux modifications de leurs statuts et de leurs conditions de travail et pour accroître leurs moyens d'intervention permettant un rayonnement plus important de notre langue et de notre culture dans le monde.
Réponse. - Le secrétaire d'Etat aux relations culturelles internationales a entrepris de moderniser nos trois grands réseaux à l'étranger : scolaire, culturel et linguistique. S'agissant du dispositif linguistique, cette modernisation repose sur les constatations suivantes : la diffusion de la langue française doit demeurer une priorité ; les budgets qui lui sont consacrés, pour tous les services concernés, sont effectivement en augmentation (8 p. 100 en 1990).
Il n'est donc pas question de réduire notre effort dans ce domaine. La diffusion de la langue française doit plus que jamais impliquer l'ensemble de nos services à l'étranger, et non plus une seule catégorie d'agents, même spécialisés : il suffit pour s'en convaincre de songer au rôle croissant joué dans ce domaine par les médias ; une approche décloisonnée de l'action linguistique est donc demandée à nos postes diplomatiques.
La mission principale des attachés linguistiques est la coopération, c'est-à-dire la réponse aux demandes exprimées par nos partenaires étrangers : écoles, universités, etc. Le rayonnement de ces agents est donc directement fonction de leur capacité à répondre à ces demandes. Or, cette demande évolue, le plus souvent dans le sens d'une plus grande technicité.
Ceci appelle une coopération fondée sur un ensemble cohérent de projets, définis de concert avec nos partenaires. Ce qui est donc remis en question n'est ni le montant des enveloppes affectées à l'action linguistique, ni même a priori le nombre d'agents français détachés à son service. C'est la notion d'un réseau permanent figé pour chaque pays dans une configuration immuable.
Le département souhaite disposer dans ce secteur d'un dispositif souple et technique, à géométrie variable, pour s'adapter aux évolutions locales. Les attachés linguistiques sont donc appelés à devenir, pour les uns des attachés de coopération linguistique et éducative, oeuvrant au sein des services culturels et responsables de l'ensemble du secteur d'intervention, et pour les autres des experts travaillant sur des projets définis.
Cette responsabilisation accrue ne peut que renforcer le rôle de ces agents. Il sera également demandé aux lecteurs affectés auprès des universités étrangères d'accepter des responsabilités accrues. Le principe et les modalités de ces aménagements ont été arrêtés après mûre réflexion et consultations multipliées : entretien avec de nombreux agents en poste, lecture des documents de toute nature adressés par les ambassades, des rapports établis par l'inspection des postes diplomatiques.
La sous-direction responsable a également procédé à des rencontres de concertation avec les organisations représentatives des personnels.