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Statut de Strasbourg comme siège du Parlement européen

Question au Gouvernement de - Affaires européennes

Question de ,

Diffusée le 11 mai 2000

M. le président. La parole est à M. Hoeffel.

M. Daniel Hoeffel. Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères et à M. le ministre délégué chargé

des affaires européennes.

Dès la création du Parlement européen, son siège a été fixé à Strasbourg. Le traité d'Amsterdam l'a confirmé.

Le choix de Strasbourg a été, au lendemain de la guerre, fondé sur le symbole fort de la réconciliation et de la paix que

représentait cette ville.

Aujourd'hui, des problèmes d'ordre pratique - et les liaisons aériennes ne sont pas seules en cause ! - prennent le

dessus. Ils alimentent la critique de ceux qui tentent de mettre en cause les décisions du passé, en dépit des efforts

importants consentis conjointement par l'Etat et par les collectivités locales alsaciennes.

Quelles sont, monsieur le ministre, les dispositions que compte prendre le Gouvernement français pour conforter le

siège de Strasbourg, tant au niveau des décisions à prendre par l'Union européenne que grâce à des initiatives

concrètes améliorant l'accessibilité et les conditions d'accueil de la ville ?

Compte tenu de l'évolution de la situation, des signaux forts s'imposent rapidement car il y a urgence. (Très bien ! et

applaudissements sur les travées de l'Union centriste, du RPR, des Républicains et Indépendants, ainsi que sur

certaines travées du RDSE.)

Réponse - Affaires européennes

Diffusée le 11 mai 2000

M. le président. La parole est à M. le ministre.

M. Pierre Moscovici, ministre délégué chargé des affaires européennes. Monsieur Hoeffel, notre pays, le

Gouvernement sont très attachés au statut européen de Strasbourg et il y va effectivement de la symbolique de

réconciliation et de paix, dans la droite ligne de la déclaration de Robert Schuman, dont nous fêtons l'anniversaire.

Vous savez que, depuis toujours, les autorités françaises soutiennent l'ancrage du Parlement européen à Strasbourg.

Vous avez rappelé les différentes étapes : d'abord Edimbourg ; ensuite, l'arrêt de la Cour de justice, en octobre 1997,

qui validait cette obligation pour le Parlement européen ; enfin, la fixation officielle - claire et définitive - dans le traité

d'Amsterdam du siège du Parlement européen à Strasbourg.

Par conséquent, la situation est parfaitement assurée sur le plan juridique : Strasbourg est le siège officiel du

Parlement européen, où se tiennent ses douze sessions plénières ; je ne cesse de le répéter aux parlementaires

européens. J'étais d'ailleurs à Bruxelles largement pour cela.

Afin de faire vivre ce siège et de lui donner une réalité physique, il a été décidé de construire un immeuble propre au

Parlement européen, contenant notamment un hémicycle et toutes les facilités pour les députés. Il a été inauguré le 14

décembre dernier par le Président de la République.

Reste - et, vous l'avez dit, c'est l'essentiel - la question de l'accessibilité aérienne et terrestre de Strasbourg.

Nous n'ignorons pas les difficultés que rencontrent certains parlementaires pour rejoindre le Parlement lors des

sessions plénières. Quand ce gouvernement a pris ses fonctions, l'Etat finançait, durant les sessions, des vols

spéciaux - presque toujours vides, hélas ! et systématiquement en retard - entre Strasbourg et les principales capitales

européennes.

Sur proposition des collectivités locales alsaciennes, représentées par la chambre de commerce et d'industrie du

Bas-Rhin, nous avons fait évoluer ce système, qui n'était d'ailleurs plus conforme aux règles en vigueur. Nous nous

sommes donc concentrés sur les liaisons les plus difficiles, la plupart des capitales européennes étant déjà desservies

commercialement. Malgré des appels d'offres successifs, seules, hélas ! les liaisons vers Copenhague, Milan et Vienne

ont pu être attribuées à des compagnies aériennes et bénéficier des subventions de l'Etat, Lisbonne et Dublin ne

trouvant aucun preneur.

Ce système ne donne toujours pas satisfaction à certaines parlementaires.

Aussi ai-je décidé, en liaison avec la présidence du Parlement européen et les collectivités locales, d'adresser dès la

semaine prochaine un questionnaire à l'ensemble des parlementaires européens afin de mieux connaître leurs besoins

réels et d'en tenir compte pour préparer, à l'automne, le renouvellement du schéma actuel de desserte aérienne.

Parallèlement, avec le ministre des transports, Jean-Claude Gayssot, nous travaillons à la mise en réseau des

aéroports voisins de Strasbourg, notamment ceux de Stuttgart, Francfort, Sollingen et Bâle-Mulhouse.

Nous pensons aussi rendre moins contraignantes les règles militaires qui s'appliquent au trafic aérien dans cette partie

Nord-Est de la France.

Nous songeons à l'avancement du TGV-Est.

Enfin, je n'oublie pas le contrat triennal « Strasbourg, capitale européenne ».

La mobilisation de l'ensemble des collectivités locales - et je sais pouvoir compter sur vous - reste, à cet égard,

indispensable à notre action. (Applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur certaines travées du RDSE. -

M. Hoeffel applaudit également.)

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