M. Éric Bocquet attire l'attention de Mme la ministre du travail sur les 4 000 suppressions de postes envisagées à Pôle emploi dans les trois prochaines années, au regard, notamment, de la baisse du nombre de demandeurs d'emplois.
En la période et au vu de la conjoncture, où l'on compte plus de 5 621 000 personnes sans emploi, le simple fait de penser et d'évoquer des suppressions de poste au sein de l'opérateur public est un non-sens caractérisé.
Dans une émission de France Inter, le 27 avril 2018, elle a évoqué le fait que « si le chômage baisse (...) il est logique qu'il y ait moins besoin d'accompagnement ».
Ces propos ont été renforcés le 5 mai 2018 par l'intervention du directeur général de Pôle emploi, souhaitant sur la même onde que « si le chômage continue de baisser, on puisse en tirer les conséquences sur les effectifs de Pôle Emploi ».
C'est là un véritable coup de canif dans le pacte social, d'autant que l'on sait que les demandeurs d'emplois se plaignent, à raison, du manque d'accompagnement individualisé et que les salariés de Pôle emploi, eux, sont surchargés avec plusieurs centaines de personnes à suivre par conseiller.
« Faciliter l'emploi. Telle est la mission et l'ambition de Pôle emploi » est-il indiqué sur le site internet de l'opérateur. Pas de supprimer des postes et renforcer les chiffres du chômage ! L'annonce de la réduction des effectifs s'éloigne ainsi de la belle ambition affichée.
Il faut arrêter de s'inscrire dans les politiques d'austérité qui, une nouvelle fois, vont déshumaniser encore un peu plus un service pourtant si essentiel.
C'est pourquoi il lui demande de confirmer ou d'infirmer la réalité des chiffres de suppression de postes annoncés mais aussi et surtout quels moyens seront déployés dans les années à venir pour que les demandeurs d'emploi puissent bénéficier d'un vrai service public de l'emploi efficace et de qualité.