M. Ladislas Poniatowski. Ma question, relative à la hausse des tarifs des péages autoroutiers, concerne M. le ministre des transports, mais elle s'adresse en cet instant à Mme la secrétaire d'État chargée de l'écologie.
Madame la secrétaire d'État, nous sommes à la veille des grands départs en vacances. J'espère que les automobilistes qui emprunteront les autoroutes n'auront pas de mauvaises surprises en arrivant aux péages.
Mon inquiétude se fonde sur un rapport de la Cour des comptes de 2008, qui exprimait des réserves sérieuses sur trois points. Il dénonçait des hausses excessives des tarifs des péages, des écarts importants de prix d'une section à une autre et une certaine opacité de la part des sociétés autoroutières.
M. Paul Raoult. Il ne fallait pas les vendre !
M. Guy Fischer. Il ne fallait pas les brader !
M. Ladislas Poniatowski. Sur le premier point, c'est-à-dire les hausses de tarifs, on constate des améliorations. (Protestations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)
Le ministère des transports a été beaucoup plus vigilant lors de la convention qu'il conclut chaque année avec les sociétés autoroutières. Les sociétés concessionnaires ont le droit de majorer leurs tarifs au mois de février. Pour 2010, l'augmentation moyenne accordée a été de 0,5 %.
M. Guy Fischer. Avec des écarts !
M. Ladislas Poniatowski. En revanche, sur les deux autres points, la situation n'est pas satisfaisante. En effet, les sociétés autoroutières ont trouvé une astuce pour augmenter leurs recettes.
Après avoir obtenu l'autorisation de pratiquer une hausse moyenne pondérée, elles augmentent très faiblement les tarifs des péages des autoroutes peu fréquentées et elles relèvent beaucoup plus fortement ceux des autoroutes très fréquentées.
M. Guy Fischer. C'est vrai !
M. Ladislas Poniatowski. Quelques centimes sur des millions d'usagers : faites la multiplication et vous obtenez de beaux résultats !
Les trois plus grandes sociétés d'autoroutes françaises Cofiroute, Paris-Rhin-Rhône, Autoroutes du Sud de la France ont dégagé, en 2009, un bénéfice cumulé de 2,3 milliards d'euros ! (Mme Odette Terrade s'exclame.)
Madame la secrétaire d'État, je me réjouis que les sociétés d'autoroutes gagnent de l'argent, mais ne serait-il pas équitable qu'elles le partagent avec les usagers, en diminuant, par exemple, les prix des péages sur les tronçons qui sont amortis depuis longtemps ?
Le rapport de la Cour des comptes avait dénoncé des écarts de tarif, qui variaient de un à quatre sur l'ensemble du territoire. Or, depuis la parution du rapport, ces écarts se sont accrus. Que comptez-vous faire pour remédier à cette situation, madame la secrétaire d'État ? (Applaudissements.)