Mme Marie-Christine Blandin attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur les taux de radioactivité inquiétants mesurés par la CRIIRAD (commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité) sur les versants de la montagne Noire dans la région de Mazamet dans le Tarn.
Les mesures effectuées par la CRIIRAD montrent que la contamination en césium 137 est relativement importante : elles sont de 6 000 becquerels par mètre carré au col de Cabardou, dépassent les 12 000 becquerels par mètre carré en forêt de Montaud et atteignent les 16 000 becquerels au col de Salettes.
Alors que l'on oppose souvent à l'inquiétude des populations la période de l'iode radioactive (huit jours), la comparaison avec la radioactivité naturelle (un peu plus de deux millisieverts par an), la concentration limitée à quelques lieux ou à quelques produits de cueillettes, il faut rappeler que la période n'est pas la durée de vie, mais le temps au bout duquel il reste encore la moitié du produit actif.
Par là même, l'inquiétude est légitime sur l'accumulation des effets des faibles doses sur l'organisme et sur les désordres provoqués sur la division cellulaire. Seule une étude épidémiologique exhaustive peut donc éclairer les habitants et les pouvoirs publics. La radioactivité sur la Montagne Noire avait déjà été détectée dans les années 1999-2001 par un géologue, André Paris, qui établissait alors dans toute la France la cartographie du césium 137, afin d'évaluer les retombées de Tchernobyl.
Les mesures effectuées en décembre 2001 et mai 2002 par la CRIIRAD et l'association écologiste les Amis de la Terre confirment donc l'importance de la contamination de la montagne Noire. A la suite des résultats de ces études et afin de rassurer la population inquiète d'un lien éventuel entre le taux élevé de cancer de la thyroïde et la contamination radioactive de la montagne Noire, la CRIIRAD et l'association Les Amis de la Terre ont conclu à la nécessité de mettre en oeuvre une enquête épidémiologique sur l'ensemble de la montagne Noire ; une cartographie de la radioactivité commune par commune et une campagne de mesure dans l'ensemble du massif pyrénéen ; une information systématique des populations des zones concernées tant sur les effets que sur les causes de ces contaminations radioactives.
Elle souhaite connaître les mesures qu'il entend prendre pour répondre à ces demandes et assurer ainsi la sécurité sanitaire des populations des régions concernées.